Adapté du roman éponyme (pour le titre original, littéralement, pauvre vache, dont on a du mal à voir le rapport avec le film, qui ne se déroule pas à la campagne, loin de là !) (1967) de la romancière anglaise Nell DUNN (1936- ) dont c’était le 2e livre après un recueil de nouvelles [« Up the junction » (1963) que Ken Loach avait adapté à la télévision] et le 1er roman, c’est l’histoire misérabiliste de Joy (Carol WHITE, 24 ans), blonde décolorée, mariée à Tom, petit voleur qui est en prison et dont elle a un fils, Jonnie Elle se met en couple avec un autre voleur, Dave (Terence STAMP, 29 ans)
qui lui aussi se fait arrêter (après un vol dans une bijouterie) et condamner à 12 ans de prison, l’obligeant à élever seule son enfant grâce à des petits boulots (serveuse dans un pub, photographies dénudées, etc.).
Pourquoi pas mais Nell Dunn n’est pas Victor Hugo (1802-1885) avec « Les misérables » (1862) ! il n’y a pas de scénario bien construit et le film, lent (séquence mièvre de vacances en camping au Pays-de-Galles, ressemblant à un film amateur en Super 8 mm), est trop long (1h41), malgré la musique de Donovan [21 ans à l’époque, connu pour son tube « Mellow Yellow » (1966)]. C’est de la même veine (ennuyeuse) que « Les amours d’une blonde » (1965) de Miloš Forman. Seul intérêt, outre de montrer les quartiers pauvres de Londres [sous le Premier Ministre (1964-1970) Harold Wilson (1916-1995) du Parti Travailliste], et de dénoncer, déjà, la toxicité masculine (celle de Tom, dont elle veut divorcer pour violence physique et cruauté mentale). Par indulgence, disons que Ken Loach cherchait sa voie.