Si j'appele des films comme Zodiac ou Black Book des baffes dans la tronche du spectateurs, alors héros (plus ou moins à l'instar de la vie des autres qui est pour moi la tragédie du choix), est la tragédie du rire, et plus globalement la tragédie de soi, d'être ce que l'on est, d'avoir eu une vie comme on en a eu une. Bref, c'est (encore plus globalement) un film sur la vie.
Et quelle vie étrange : le personnage principal semble s'inventer non seulement d'autres personnages (la voix off, visiblement le réalisateur), mais s'invente aussi des morts violentes (et les poissons, des héros je crois, qui vont avec), comme si il voulait en finir.
Et c'est très probable, notre Pierre Foret étant en effet fou, dépressif, seul et perd tout repère mais surtout est fait de paradoxes : clown ne voulant pas faire rire, il met en valeur le jeu (plat en réalité) de son ex (Elodie Bouchez géniale dans ce rôle) dans cyrano de Bergerac et se blame de ne pas lui avoir rendue la pareil alors qu'il est incroyable, ne fais pas ce qu'il dit et surtout, ne sais pas ce qu'il veut. Il est déterminé, mais il ne sait pas pourquoi. Il tente donc toujours de se reposer sur les autres, alors qu'il est toujours seul. Il s'en remet donc sur le réalisateur pour le sortir de là, sur quelqu'un (le voisin fou?) pour le tuer et à la fin (peut etre), sur la police pour achever ses souffrances, tant il est rongé par sa vie, par ce qu'il est devenu, par l'aptitude des autres à son égard. Il tente aussi de se réfugier dans son jardin d'eden : son ex, mais là aussi, lorsqu'il est confronté à la réalité, il ne trouve pas refuge et en souffre d'autant plus.
Et si les personnages de Lucas Belvaux (par exemple) sont rongés par la société, Youn (qui semble faire içi un genre de mea culpa et qui est génial, monstrueux) lui est rongé, à l'instart de Carrie dans le film eponyme, par un mal en lui qu'il ne peut érradiquer : une sorte de non-existence, un vrai drame de vie.
Il s'agit donc pour moi du best film fran