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kenone
34 abonnés
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2,5
Publiée le 17 mars 2007
Téchiné signe un film sans épine avec une histoire qui sen se limiter au registre de lémotion affleure à peine laspect sociale et passe complètement à coté de laspect politique de la maladie; alors on peut se demander de quoi témoigne Téchiné, de la mort dun jeune homme de 18a, peut être, mais surement pas de lépidémie de sida pour laquelle ces deux aspects font sa spécificité et ne peuvent être occulté sans passer à coté du sujet
Il est de ces films où lorsqu'on sort de la salle de cinéma on se dit au fond de soi qu'on vient de voir un chef d'oeuvres, Les Témoins en est un. Mise en scène magistrale desservie par des acteurs vrais qui ont laissé tombé leur masque. Téchiné fait un film sur le fléau de cette fin de XXème siècle et pourtant l'impression qu'il laisse c'est la célébration de la vie. On fête une naissance pour commencer, un anniversaire pour finir. La mort est au centre et pourtant c'est l'avant qui compte et l'après aussi. Qui sont les Témoins, les personnages de ce film qui croient contrôler leur vie et que tout dépasse. Est ce que les Témoins sont ces millions de gens qui ont vu passé devant leur yeux le SIDA sans comprendre et sans bouger... Mais Les Témoins ce sont les spectateurs surtout. Téchiné ne porte aucun jugement moral, il travaille ses personnages comme un potier travaille l'argile, ils se plient sous sa main de cinéaste. Les Témoins est un film fort dont on ne ressort pas indemme, qui rappelle à l'ordre sans pour autant faire baisser les yeux, qui serre le coeur et laisse pourtant ce goût de victoire...c'est un film aux multiples facette où l'émotion d'avoir été les Témoins d'une histoire parmi tant d'autre nous avait rarement autant bouleversé.
Les témoins,c'est à la fois les acteurs de ce somptueux film, excellement bien mis en scène, avec des images sur l'eau dignes d'une super8 (Ah nostalgie), et nous-mêmes, témoins des années sida, maladie que nous passons sous silence et que Techiné vient nous rappeller avec simplicité, lucidité et en gagement, jusqu'à travers des anachronismes, évidemment présents pour confondre les deux époques (les années 80 - l'apparition de la maladie- et les années 2000- où les problèmes sont les mêmes, mais la stigmatisation déportée vers un individualisme lénifiant. Sommes-nous dans une société désincarnée, schïzoide?
Cela faisait longtemps que j'attendais ce film, pour le sujet, les acteurs et le réalisateur. Bien que je ne veux jamais entendre trop de choses sur les films avant de les voir, j'ai vu cette fois, par hasard sur le câble une emission où les critiques l'encensaient, disant que c'était le meilleur film de Téchiné. J'étais donc d'autant plus impatient. Mais c'est la déception qui était au rendez-vous. Je n'ai pas du tout accroché et je ne suis jamais rentré dedans. J'ai trouvé cela très long. Cela ne m'a procuré aucune émotion. Et c'est la première fois pour un film de Téchiné. Surtout que j'avais trouvé ses trois derniers absolument magnifiques : Loin, Les Egarés et Les temps qui changent. Je n'arrive pas vraiment à m'expliquer pourquoi. Peut être parce que ces années là, j'avais d'autres préoccupations : passer le bac, faire du tennis, la bande de copains...et que la sexualité n'était pas encore un sujet qui me préoccupait vraiment. Ou alors de n'avoir jamais été confronté à la maladie et à la perte d'un être cher à cause d'elle. Si le film est nécessaire et doit permettre de faire connaitre ce fléau, la façon de s'en protéger et les conséquences que cela peut avoir, je pense que Téchiné a réussi son but. Tout ceci n'empêche pas que les acteurs soient tous formidables. Michel Blanc est très convainquant et Johan Libéreau une vraie révélation, comme il l'a dit lui-même avant la projection " il espère que ce film va le lancer" ! Je pense que oui ! Techniquement rien à dire, une belle photo, un montage nerveux, une belle musique collant bien au propos. Un film que je voulais aimer, que je voulais bouleversant. Raté. Donc à revoir dans quelques mois pour confirmation ou pour changer d'idée, comme on dit : il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.
En regardant les photos de « promo » on pouvait imaginer « Les témoins » comme un petit drame doux amer dont seul Téchiné a le secret. Il en est tout autrement. Il apparaît comme le reflet exhaustif dune partie de notre histoire. Une histoire si proche et si éloignée en même temps, celle de larrivée du sida en France au début des années 80, véritable tsunami qui est venu ravager la société dalors provoquant drames et paranoïa. Ses témoins gravitent tous autour de Manu, jeune savoyard venu vivre son homosexualité à Paris. Du médecin quinqua amoureux transi (Michel Blanc bouleversant), à la sur très provinciale et (Julie Depardieu attendrissante), de lamie très impliquée (Emmanuelle Béart radieuse) dont lépoux Mehdi (ahurissant Sami Bouajila), flic et beur brûlera dune passion clandestine avec lui. Un quintet hors pair représentatif des comportements dalors, brossés avec beaucoup de retenue et de justesse. Et sil est un témoin privilégié, cest André Téchiné lui-même. Plus que dans nimporte quel de ses films, ici il semble se lâcher, se livrer enfin. Il est celui qui a vécu cette période où pour le moins qui y a assisté. Il est un survivant, par chance ou simplement parce quil na jamais osé être comme lintense Manu. La violence contenue qui frappe à chaque plan est au service du récit particulièrement bien construit. Elle participe à lévidente et latente frustration de chacun des protagonistes à se dénier lâchement. André Téchiné impose un rythme enfiévré accentué par des airs dopéra et la partition nerveuse de Philippe Sarde qui rappelle celle des « Choses de la vie ». La reconstitution est exemplaire, du moindre cadrage très eighties jusquau moindre accessoire. Il signe là son film le plus beau, le plus cruellement intense et désespéré depuis « Hôtel des Amériques ».
Un très bon film, les acteurs sont tous excellents et nous servent une histoire poignante sur les premières réactions face au sida en France. Un sujet sensible très bien traité.
Michel Blanc est prodigieux de justesse dans cette histoire tragique, poignante à mesure que le film s'installe et que l'horreur du poison contamine -en sus du malade- le mouvement même de l'intrigue. Il ne suscite pas les larmes mais un état transitoire, je dirais un noeud dans la gorge dû au flashback et à l'incroyable actualité du sujet vingt ans plus tard, si bien qu'on en oublierait presque qu'il s'agit d'un virus récent.
Nous sommes nés, pour beaucoup d'entre nous, dans cette générations Sida. Il ne nous vient que rarement à l'idée qu'il était possible, il y a encore trente ans, de s'envoyer en l'air en toute insouciance. J'ai apprécié, en plus de cela, que le sujet soit traité sans voyeurisme, par exemple quand les media expriment l'arrivée du virus. C'est traité sans excès et assez rapidement.Un autre metteur en scène de mauvaise aloi aurait sans doute accentué cela.
Ici, tout est finesse et subtilité. J'aime ça chez Techiné, une vraie subtilité, qu'on retrouve par ailleurs dans le choix musical judicieux et intense.
Les Témoins c'est une histoire très forte qui ne laisse pas indemne servie par des acteurs hors pair. Les ravages du Sida, qui s'immisce lentement mais surement au sein de cette génération qui précède celle dont je fais partie. La fin d'une époque, le début de la nôtre, quelle horreur.
Malgré un sujet intéressant, on sombre dans l'ennui par moments, beaucoup trop souvent pour apprécier pleinement le film. La mise en scène est soignée, les acteurs sont bons la plupart du temps (même si parfois les répliques ne sonnent pas juste). La voix off est inutile, en ce qui me concerne. "Les Témoins" ne restera pas un film référence sur les débuts du sida.
Ca part comme un plaisant chassé croisé amoureux puis le film prend de l'épaisseur et évoque le sida: la maladie, la peur de l'autre, la mort...Les acteurs sont excellents (à part peut-être Emmanuelle Beart trop gonflée des levres et trop" poseuse").On est vraiment dans l'intimité des personnages, près d'eux .Johahn Libereau n'est pas beau mais charmant et magnetique, Michel Blanc credible en gay transi d'amour. Le film est une ode à la vie, au sexe, au charnel.
C'est beau, c'est simple, c'est triste, c'est émouvant, c'est tout ça à la fois et encore tant... Les Témoins est un film juste, qui révèle toute la complexité entre les rapports humains. Qui aborde la maladie d'un point de vue personnel, sans jamais chercher à dramatiser. Une ode à l'amour et à la vie.
Avec Les Témoins, André Téchiné s'attaque à un sujet qui lui tient à coeur. Etant lui même homosexuel et ayant perdu des amis du sida, il nous replonge dans les début de la découverte du virus par le publique dans les années 84-85. Les premières minutes sont assez difficiles. Non pas difficiles parce que le thème est dur, mais difficile parce qu'on a du mal à rentrer dans la peau des personnages. Ils nous semble tous complétement extérieur au film et on craint beaucoup pour la suite. Heureusement, très vite les acteurs prennent leur place et on peut se laisser complétement imprégné de ce nouveau film de Téchiné. La plus grande partie du film est constitué de tête-à-tête particulièrement intenses entre deux personnages, les couples changeant bien sûr tout du long du film. La voix off, lue à la manière d'une italienne de Théâtre par Emmanuelle Béart, rajoute encore à l'intensité du film. Emmanuelle Béart, justement, nous présente Sarah, un écrivain, un peu libertine et surtout pas à l'aise dans son nouveau rôle de mère, et ayant une grande soif de vie et de connaissances. Comme à son habitude, elle est ici encore une fois éblouissante. Le personnage de Michel Blanc est beaucoup plus difficile à cerner. Dans la peau d'un médecin homosexuel attaché au problème du sida et ayant surtout beaucoup de mal à rendre réciproque l'amour qu'il a pour un jeune homme, Manu (interprété par Johan Libéreau) il a un coté très moralisateur, lui même ne vivant pas forcément dans le respect de ce qu'il dit. Manu est la personne du film infecté par le virus. Cet acteur que l'on découvre pour la plupart d'entre nous dans ce film, joue de manière simple et naturel un homosexuel aimant s'amuser, aimant profondément la vie, et foudroyé sans s'en rendre compte par le virus, qui va le tuer très vite. Réalisé en trois tableaux, le film bénéficie d'une image simple et belle, et d'un scénario parfaitement réussi.Les Témoins restera certainement un film important dans la carrière de Téchiné.
Sous ces images colorées et dynamisées par une musique eighties, le film d’André Téchiné n’en reste pas moins âpre et déchirant… L’apparition du Sida dans les années 80 ne laissera personne indemne… et surtout pas les spectateurs… Une merveille !
Ce n'est peut être pas un chef d'oeuvre à tout point de vue, mais c'est un film qui est totalement vrai! Autant le jeux des acteurs que le contexte historique. Rien que la façon de filmer, les décors, les voitures, les mentalités, tous fait penser aux années 80 d'une manière stupéfiante. Les acteurs sont géniaux, pour une fois émmanuelle Béart est juste du début à la fin, elle semble très à l'aise dans ce role de femme forte et égoiste... Julie depardieu, pour une fois, semble assumer pleinement son role, on la retrouve dans un registre proche de celui de "la petite lili", le jeune garçon et le flic (dont les noms m'échapent) sont géniaux et vraiment crédibles!! Michel Blanc est un peu trop caricaturé mais il est très bon dans ce role ci.
Le seul défaut du film vient de la séparation physique inutile des chapitre, de un parce qu'on ne les comprends pas, de deux parce qu'ils ne vont pas du tout dans l'ambiance du film, et de trois parce qu'ils font penser aux coupures dans "requiem for a dream".