Bien, quand on s’attaque à l’un des films d’horreur considéré comme le pire de sa catégorie, si ce n’est le pire, forcément on part avec pas mal de craintes et d’a priori. Et bien honnêtement, si ce film ne casse pas la baraque, je n’ai pas été particulièrement déçu. Certes perfectible et brouillon, le film de Hooper n’est pas une catastrophe, bien qu’il ait choisi une tonalité qui a pu surement être mal comprise de ses fans de la première heure.
Le casting n’est pas très musclé, mais les interprètes sont loin d’être catastrophique. Hormis quelques seconds rôles caricaturaux et joué par des acteurs parfois en total roue libre (le boiteux est une catastrophe ambulante qui ridiculise pratiquement le film dès les premières images ce qui n’est pas du meilleur effet), les principaux acteurs tiennent la route. Denise Crosby laisse une impression passable, mais il est vrai qu’il y a quelques maladresses, et les deux gamins, Dan Byrd et Stéphanie Patton sont tout à fait acceptable et évoluent avec une certaine aisance dans la tonalité mi-figue mi-raisin du métrage, qui alterne souvent entre comédie et sérieux.
Le scénario est brouillon, c’est un fait, et n’est pas très maitrisé. En témoigne ainsi les cassures très nettes de la narration au fil du métrage, la grosse rupture aussi en termes de rythme entre une partie d’exposition languissante et une seconde partie qui ressemble à une attraction de fête foraine. En témoigne encore le ton du film, qui, comme je le disais est souvent hésitant. Le problème c’est que Hooper est parfois volontairement dans l’humour ou la parodie, c’est sensible, mais que la scène suivante il se veut visiblement sérieux et tout cela ne s’entremêle pas avec facilité. Après, il faut dire que la seconde partie du film est bien rythmé, l’idée est finalement intéressante, et je me suis bien diverti.
Visuellement les points noirs seront quelques effets visuels pas géniaux (sur le final il faut bien dire qu’ils sont franchement moches) et une mise en scène qui en fait parfois trop (la séquence de l’embaumement qui foire). Hooper n’est quand même pas un génie de l’humour, ce film le révèle bien, et il rate la plupart des gags qu’il souhaitait introduire, ou tout du moins des scènes qui se veulent plus amusantes qu’horrifique, et cette scène de l’embaumement, sur laquelle Hooper insiste lourdement est un des moments les plus frappants des maladresses du réalisateur ici. Heureusement c’est bien mieux sur les séquences d’horreur véritable, et sa réalisation soigne l’ambiance en utilisant bien les qualités du film en termes de décors et de photographie. Là-dessus pas grand-chose à redire, et d’ailleurs Mortuary est doté d’une atmosphère soignée. Les éclairages sont réussis, les décors sont au point, et la bande son est très judicieuse. Le thème d’ouverture, simple mais très efficace étant un excellent point.
Bon, c’est vrai que Mortuary est un film assez brouillon, décousu, et avec lequel Hooper n’a pas toujours semblé des plus à l’aise. Il ait vrai qu’il y a aussi quelques seconds rôles qui auraient mérité des claques, mais franchement je ne comprends pas la note aussi basse de ce film. Pour ma part il a des qualités visuelles, une idée générale sympa, les principaux acteurs ne déméritent pas. Au final je donnerai donc la moyenne à Mortuary.