Est-ce parce que sa barbe lui en donne l’allure que Charlie se lance sur les traces d’un conquistador, et de son trésor enfoui quelque part dans le sol californien depuis le XVIIIè siècle ? Ça n’est pas impossible, tant l’olibrius, à peine sorti d’un séjour de plusieurs années en asile psychiatrique (pour une raison qui nous restera inconnue de bout en bout), n’est pas à une facétie près. Constamment dans son sillage, le premier long métrage de Mike Cahill s’accorde avec le caractère imprévisible de son personnage principal, nous offrant ainsi quelques répliques et situations, aussi inattendues qu’hilarantes. Mais lorsque ce n’est pas nos zygomatiques, c’est notre résistance que ce “King of California” met à l’épreuve, avec un rythme à la limite de la léthargie, en particulier dans la première partie du film, lorsque se mettent en place les éléments de l’histoire, à commencer par la relation qui unit l’ex-interné à sa fille, interprétée par une Evan Rachel Wood (la révélation de “Thirteen” en 2003) bien sage face au numéro gentimment déjanté de Michael Douglas, en grande forme. L’ensemble s’anime, heureusement, un peu plus, lorsque se met en place la chasse au trésor, et que le long métrage, au lieu de lorgner vers un “Ocean’s 11” bis, développe une tendre relation père-fille, et glisse vers la comédie douce-amère sur les ratés, dont le film aurait pu faire partie, s’il ne se révélait drôle, touchant et chaleureux comme ces beaux plans de la Californie qui le ponctuent.