Après le boom retentissant que fut le remake de 2003 (qui non content d'avoir marqué le genre du film d'horreur moderne a lancé une intense vague de remakes - Halloween, Vendredi 13, Hitcher, Amityville, Freddy, My Bloody Valentine, ... ), les producteurs se devaient de surfer sur l'image de marque du film pour obtenir un nouveau succès critique et commercial. Ne pouvant que difficilement être une suite, c'est donc un préquel supposé nous dévoiler les origines de la famille de malades mentaux qui nous est proposé. Solution de facilité ? Peut-être, mais pas inintéressante. À la question que tout le monde se pose, à savoir "le film est-il aussi réussi que le remake et marquera-t-il autant les esprits que celui-ci ?", la réponse est non. Néanmoins, on a tout de même affaire à un film plus que potable. Ceux qui ont apprécié le remake aimeront sûrement celui-ci également, tant de nombreux efforts sont faits pour ne pas nous dépayser. C'est simple, la plupart des ingrédients majeurs du remake sont de retour, histoire de s'assurer de ne pas mettre les pieds sur un terrain dangereux : l'esthétique du film, les personnages secondaires (Hoyt en tête de liste, au meilleur de sa forme, voire même plus encore que dans le film précédent), les lieux (la maison des Hewitt, l'abattoir abandonné dans lequel l'héroïne va se réfugier - oui oui, celle-là aussi...), ... Voyez Le Commencement comme un prolongement, un bonus après le remake. Mais apporte-t-il réellement quelque chose ? Sur le fond, pas vraiment. Le film se contente d'être assez efficace, et même si on a un certain plaisir à revoir quelques têtes dans la famille de dégénérés et que ça reste d'un bien meilleur niveau que toutes les suites de la saga originale, l'effet de surprise/le "choc" positif n'est plus. Et cela s'en ressent un peu. Sur la forme, cela dit, on est servis. Le film s'efforce d'expliciter un bon nombre d'éléments du remake (comment Hoyt est devenu sheriff, comment il a perdu ses dents, comment son oncle a perdu ses jambes, ...) et d'introduire dans son déroulement des éléments cultes du film de 74 qui n'avaient, à la grande peine de certains fans, pas pu être introduits dans le film de 2003. La scène du dîner, notamment, qui même si elle n'est pas aussi géniale que ce qu'elle aurait pu être dans le remake, reste assez appréciable à visionner. Reste tout de même quelques scènes particulièrement réussies et efficaces, quelques répliques savoureuses (merci Hoyt), des scènes de meurtres bien foutues et impressionnantes (merci Leatherface, le mec qui empale un type sur une tronçonneuse avant de le décoller du sol pour l'achever sadiquement en l’exhibant comme une offrande vers le ciel, tel Rafiki avec Simba...). et un final, bien que prévisible en théorie, surprenant. Finalement seule la courte poursuite finale déçoit un peu de part son côté déjà-vu. Le reste du film, bien que tout sauf révolutionnaire, reste, dans le paysage horrifique, plus que regardable. Enfin les personnages, s'ils sonnent assez "bis repetita" par rapport à ceux du remake (notamment en ce qui concerne le couple principal), sont relativement creusés, ont de vraies relations (en particulier les deux frères) et ne sont pas là juste pour se faire déchiqueter. Bon, peut-être la blonde, si... Enfin Leatherface, même si un chouilla moins impressionnant que dans le remake, offre avec les derniers plans du film sa meilleure apparition depuis sa "danse de la tronçonneuse" dans le final du film original. En bref, s'il n'est pas le film de la décennie, Le Commencement est une manière honnête de prolonger le plaisir offert par le remake de 2003 avant de passer à une autre page de la saga, ce qui a déjà été fait avec moyennement de succès avec le reboot de l'année dernière. N'ayez pas trop d'attentes envers ce "Commencement", mais regardez-le.