2005, de Radu Mihaileanu, avec Yaël Abecassis, Roschdy Zem, Moshe Agazai. Fin 1984 et début 1985, lors de l'opération Moïse, 12 000 Falachas (juifs éthiopiens) ont été transférés d'Éthiopie vers Israël grâce à un pont aérien. En 1989, un nouveau pont aérien a été mis en place, et en 1990 quelque 3 500 Falachas ont rejoint Israël. En mai 1991, le gouvernement israélien a fait venir d'Éthiopie l'essentiel des 14 000 Falachas qui y vivaient encore. C’est dire si cette page d’Histoire, sur laquelle s’appuie le film, n’a rien d’une fiction romanesque, même si elle n’a pas fait la « une » des journaux! D’ailleurs, les images du début, dans le camp de réfugiés en Ethiopie, sont signées par l’auteur d’un documentaire sur le sujet. Certes, le film est un peu trop long et, dans sa deuxième partie, vire trop au mélo. Mais l’histoire de ce petit éthiopien chrétien, que sa mère fait passer pour juif, afin qu’il survive, est en tout point vraisemblable, Israël, comme pour les immigrants slaves, n’ayant pas toujours été très regardant. Le problème est que le cinéaste a voulu mettre trop de choses dans son ouvrage, qui devient un vrai fourre-tout : la vie en camps de réfugiés, l’exil, l’intégration, le racisme (le petit est le seul noir de son école), la religion, le problème palestinien, l’enfance, l’adolescence, les problèmes de l’adoption, la fratrie, le rapport à la « mère », l’identité,…et j’en passe ! Reste que l’interprétation d’ensemble est remarquable, le jeune comédien (Shlomo adulte) ayant été, en plus, l’interprète lors du tournage, grâce à sa connaissance de l’amharique (sa langue maternelle éthiopienne) et de l’hébreu. On peut pardonner bien des maladresses à un cinéaste qui nous émeut (un poil trop !) en nous racontant une épopée (trop) ignorée du plus grand nombre.