Ce serait une sorte de conte philosophique, une chanson, une belle peinture… Avec la patte d’un Diderot matinée d’une sensibilité à la Rousseau. Ou bien une chanson dans le style d’un Brassens… « Les copains d’abord », bien sur, ou « l’ancêtre »… Et pour la peinture, je pense évidemment à Renoir (bien que les toiles peintes par « Dupinceau » relèvent d’un style très différent (elles sont d’Olivier Suire Verlet et c’est sa main que l’on voit quand Daniel Auteuil peint).
Disons le tout net « Dialogue avec mon jardinier » est simplement, pour moi, UNE PETITE MERVEILLE distillant un regard plein de tendresse sur l’humain.
Deux mondes s’y côtoient liés par le fil ténu de l’amitié et du respect mutuel. Voici un citadin, artiste reclus volontaire dans la belle campagne lyonnaise, âpre et exigeant qui flirte avec la vie et puis ses... convenances, qui déteste la société du monde artistique mais la fréquente assidûment… Et puis un jardinier, un simple… Une sorte d’humain qui est en voie de disparition ! Il n’exprime pas les choses, il les ressent… Il ne dit pas, il fait… Une vie en apparence sans surprise, bien rodée… Une vie mûrie de toutes ces répétions qui pour l’esprit brutal de notre temps, soumis à la communication médiatique, semblent d’un ennui sans fond ! Pour ne pas employer le mot qui tue: ringardise!
Formellement et sur le fond ce film est très beau. Becker s’est inspiré du roman (probablement autobiographique) d’Henri Cueco (peintre également)… Becker laisse une plus large place au personnage du peintre que dans le roman… La symétrie accentuée entre les deux personnages principaux donne une force accrue à cette relation amicale qui les lie.
Darroussin, Auteuil, Cottençon, et tous les acteurs de ce film, jouent avec le talent immense de la conviction…
Un moment de regards et d’écoutes, SIMPLEMENT ! Oui, mais sait-on encore regarder et écouter ???
Dire qu'il y en a qui ont trouvé ce film trop long! Réactionnaire disent certains autres… Oui ! Comme l’étaient Diderot, Brassens, Renoir !
Tentative risquée mais réussie de Becker que de réunir deux seuls acteurs pour un long dialogue qui tient lieu de film. Pas d’action, juste deux anciens camarades de classe qui se retrouvent 40 ans après et qui échangent des banalités sur leurs vies respectives. Quand les enfants sont enfants il sont tous égaux du moins le croient-ils, en tout cas c’était mon cas. C’est à l’adolescent que chacun prend sa voie en fonction de ses dispositions et de ses origines. Darroussin lui est resté au pays pour suivre une carrière toute banale à la SNCF et fonder sa petite famille. Auteuil fils de bourgeois a choisi de poursuivre dans les arts car ses parents en avaient les moyens, il est aujourd’hui un peintre reconnu qui parvient à vivre grassement de son travail dont il n’est pourtant pas pleinement satisfait. Au cours des échanges ont peu voir que ce n’est pas toujours celui que l’on croit qui est le plus heureux ou le plus accompli. Darroussin se rêvait jardinier, grâce à son ancien camarade il pourra toucher son rêve avant que la maladie ne vienne le faucher. Beau film plein de tendresse que certains trouveront cul cul comme tout le cinéma du fils du grand Jacques Becker qui choisit souvent de dépeindre les bons sentiments qui naissent au contact de la nature. Il fallait deux grands comédiens pour soutenir notre attention jusqu’au bout. Avec Auteuil et Darroussin, Becker ne prenait pas trop de risques.
Il est vrai qu'il ne se passe pas grand chose et qu'il y a un relent de racisme parisien pour les provinciaux. L'ouvrier est inculte et pas très fufute en dehors de son milieu mais gentil avec les pieds sur terre et les docteurs de campagnes sont incapables de détecter une maladie mortelle, tout juste s'ils ne soignent pas encore à la bave de crapaud. Mais Becker rend toujours ses films agréables par la qualité de ses réalisations et le couple d'acteurs est excellent avec une mention spécial pour Darrousin qui se régale.
Avec ce film, nous entrons dans l'intimité des personnges que sont Daniel Auteuil et Jean-Pierre Darroussin, d'immenses acteurs s'il s'en soit. La vie que deux hommes vont se faire complémentaire par bien des manières. Plus la nature, le calme et le soleil en cadeau = un film sensible traité avec pudeur et simplicité. Un très bon moment de cinéma, vaut largement un 4,5 / 5.
Quand Auteuil s'efface et laisse une place, pleine et entière, à Darroussin aux réparties simples et déconcertantes, attachantes et minimalistes dans les besoins, drôles mais jamais méchantes ou quand une ode à la simplicité, aux racines, aux "petites" gens et ce, sans être jamais monotone, fait prendre conscience de ce (et de ceux) qui nous entoure. Des dialogues succulents, d'une tendresse particulière, chauds en verbe et froids en même temps. Des propos rares, inclassables. Ni tirés d'une comédie ou de théâtre de boulevard, ni d'un cliché terroir ou burlesque. Un dosage très subtile de normalité et d'amour des êtres et des choses, à l'opposé du superficiel ou du "vouloir faire rire". Du grand, du très grand Darroussin sans esbroufes avec un Auteuil en "candide" qui se surprend à devoir comprendre l'autre. Un régal. Une adaptation (de roman) bien trop courte à notre grand regret. Indispensable ! 4.5/5 !!!
Un film français à petit budget mettant en scène une belle rencontre entre un homme de la campagne et un ancien campagnard aujourd'hui transformé par le traintrain de la vie parisienne...
A fond dans le pathos, des clichés en veut tu en voilà, le brave jardinier qui connait le sens de la vie et le citadin qui à rien compris... mais heureusement le jardinier est la ! Encore un film qui aurait pas vu le jour sans les subsides européens et les diverses aides et financements des chaines t.v.
"Dialogue avec mon jardinier" s'inscrit d'emblée dans le mouvement écolo-prout-prout de retour à la terre et aux soi-disant racines. Il faut revenir aux vraies valeurs, au terroir et patati et patata. Bref, le genre de discours qu'on prononce régulièrement dans les pince-fesses bourgeois et qui vous confère immédiatement le statut d'intello de l'environnement. Une fois passé ce premier stade, on se rend finalement compte que les thématiques soulevées par Jean Becker s'avèrent plus larges, allant des relations amoureuses à l'art en passant par la famille ou encore les conditions de travail du prolétariat. Encore heureux me direz-vous, étant donné que tout repose sur les dialogues. On se souvient bien sûr, dans le genre, du sublime "Garde à vue", de l'excellent "Souper" d'Edouard Molinaro ou plus récemment de "Confidences trop intimes". Un genre noble mais casse-gueule si les dialoguistes ne font pas preuve d'un tant soit peu de créativité. Dans "Dialogue avec mon jardinier", rien d'exceptionnel malheureusement. Quelques répliques savoureuses, certes, mais noyées dans du banal et du convenu. Ce n'est pas inintéressant, loin de là, mais on s'ennuie un peu. Heureusement, les images sont belles et la qualité du jeu d'acteurs permet de passer un assez agréable moment.
Tableau d’une amitié retrouvée entre 2 hommes dont la vie est diamétralement opposée Je m’y suis cependant un peu ennuyée par manque de conviction et de touches de couleur Le paysage sauve le fait qu’il ne se passe pas grand chose
comme le titre l'indique,tout repose sur des discussions.qui ne convainc qu'à moitié !si certains récits sont intéressants,certains sont d'une banalité !en plus,on a tout le temps l'impression qu'ils ne s'écoutent pas vraiment .volontaire ou involontaire,c'est une impression bizarre.la mise en scène,les acteurs et le scénario reste néanmoins brillants .un bon film ,qui enchante le soleil mais pas la Lune.
Jean Becker signe un film d'une ringardise absolut.Tout n'est ici qu'une enfilade de clichés,interprété par des acteurs peu crédible dans les rôles attribués.Tout cela est une belle carte postal d'un monde qui n'a jamais existé.Tout sonne aussi vrai que dans une pub pour le saucisson de campagne fabriqué a la main par des machines industiel,hummmmm que c'est bon.