Il y a tout d'abord eu "Ils", excellent et oppressant film d'horreur français, réalisé avec deux bouts de ficelles, et, de mémoire, l'une des plus grosses claques d'épouvante de ce début de siècle, concluant sur une touche finale atrocement inattendue. Maintenant, direction le Nouveau Monde pour un film de contrat, remake du "The eye" des frères Pang. Disons-le tout de suite, le mieux est encore de fermer les yeux. Palud et Moreau abandonnent la caméra à l'épaule, les éclairages crasses et les angles des murs pour une histoire géniale, mais malheureusement filmée tout en gros plans. Un oeil, une porte, une chaise, un spectre, encore un oeil, et plein de visages effrayés. Et forcément, rien ne prend, car il ne suffit pas de coller la sueur d'un acteur pour nous faire suer nous aussi. Dommage aussi pour les décors, jamais aérés par la fade composition de plans. Ne profitant jamais de l'espace qui s'offre à eux (par exemple les scènes du couloir sont complètement ratées car la caméra se place là où il ne faut pas), les deux réalisateurs font de "The eye" une expérience horrifique ratée, et au thème très peu étudié ; il aurait au moins fallu plus de séquences nous montrant la cécité de l'héroïne lors du début, et étendre la fin au lieu de l'expédier n'importe comment (pour ne citer que ces passages). Même si le début peut séduire dans la manière dont il repose sur des formes abstraites pour rythmer le récit (quoique la tentative de copie du Scaphandre et le papillon lorsque l'héroïne ouvre les yeux - caméra subjective et flou esthétique - , se vautre dans la lourdeur), ce dernier se répète sans interruption, toujours de la même manière (les scènes de visions ont toujours lieu la nuit, les silhouettes sont les mêmes, les objets permettant les liens ne changent pas...). Finalement, de cette histoire pleine de potentiel et honteusement gâchée, on ne retient rien ; ni les interactions vie/mort-présent/futur, ni les effets spéciaux, relativement banals, ni les idées horrifiq