Ambitieux, d'accord, mais en quoi exactement ? A commencer par les deux personnages principaux. Une éditrice parisienne pleine d'oseille, méchante, pleine d'oseille, qui méprise tout ce qui sort de son quartier mais qui, finalement, Ô miracle n'est pas si méchante, c'est juste qu'elle porte un lourd secret, comme de par hasard, comme dit le poète. Et un écrivaillon sans saveur, d'apparence modeste, mais quand même bien nombriliste pour écrire un roman qui ne parle que de lui et dont personne n'aura rien à carrer. Des clichés sur pattes ! Et, comme de bien entendu, comme le disait le poète (pas c'ui-là, l'autre), y vont se rencontrer, s'aimer, se déchirer et finir par se retrouver sur le quai d'une gare, elle éplorée, lui tout content qu'elle lui revienne. Le truc, c'est du Barbara Cartland, saupoudré d'un saladier de chantilly et de trois seaux de pétales de roses. Quant à la satyre du monde faux-jeton de l'édition, ne cherchez même pas, vous ne trouveriez rien ! Mais alors, pourquoi deux étoiles après tout ça. Oh, parce qu'aujourd'hui, je suis de bon poil , finalement, ça n'est pas si horrible à regarder et puis, y a quelque chose de cool à voir Karin Viard jouer les garces en déployant autant d'énergie. Quant à Caravaca, le mec est sympa, sincère mais rappelle tellement ces acteurs de la Nouvelle Vague, style Jean-Pierre Léaud ou Claude Mann, à la diction à la fois monocorde et précieuse, ça n'est pas un compliment.