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Akamaru
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3,0
Publiée le 26 janvier 2013
"Le Caïman"(2005)n'est certainement pas le film le plus abouti de Nanni Moretti,mais il transpire du caractère contestataire et humaniste de son réalisateur.Il est amusant de noter un tel écart de 1,7 points entre les critiques presse et spectateurs.Peut-être certains n'ont-ils pas compris que le film était délibérément foutraque,libre et singeant l'Italie actuelle,engluée dans la crise économique et sociale.Silvio Orlando incarne avec une belle sobriété un cinéaste fauché,qui trouve dans un scénario l'ultime élan pour se ressaisir.Le papier parle de façon à peine masquée de l'éminent Silvio Berlusconi,personnalité bouffonne et corrompue qui entraîna tout un pays dans ses erremements.Politique,cette tragi-comédie l'est assurément,mais elle rend surtout hommage à cet homme,dont la dignité et la pureté des intentions ne sont pas à remettre en cause.Moretti parle t-il de lui et de son rôle poil à gratter?Certainement,mais ça n'en reste pas moins relativement jubilatoire.
Ca aurait pu être un film périmé avant sa sortie car centré sur Berlusconi. Mais ce n'est pas ça du tout, car c'est un film sur un producteur qui vit dans ses rêves et refuse de voir son échec professionnel et celui de son couple. Aprés avoir perdu le réalisateur du Christophe Colomb qui devait le remettre à flots, Bruno se rabat sur le scénario d'une réalisatrice débutante et comprend un peu tard que ce scénario parle de Berlusconi. Berlusconi ne rentre donc pas dans le film par la grande porte mais subrepticement. Et l'intelligence de Moretti est de considérer Berlusconi, non pas comme une exception, mais au contraire comme un des avatars des penchants italiens pour le fascisme populaire, et de parfaitement le démontrer en quelques scènes. Il n'y a rien de la pesanteur habituel d'un film politique, on est à 10 années lumière d'un Michael Moore, mais ce choix des séquences de la vie de Berlusconi et le traitement qui en est fait sont bigrement efficaces. Et ne font jamais perdre de vue une histoire tout aussi essentielle : celle de Bruno et Paola, le couple qui se délite...avec affection.
J'aime les films qui dénoncent, mais surtout ceux qui dénoncent de manière intelligente. Ici la politique de Berlusconi est dénoncée mais aussi la difficulté à réaliser un film. Nanni Moretti m'avait agréablement surpris avec "La Chambre du Fils". Avec "Le Caiman", je m'attendais a un film chiant, où justement on n'apprendrait rien. Certes, on n'apprend rien mais la mise en scène rend le film très intéressant. Le film dans le film est ici toujours très bien réussit. La dernière scène avec sa musique montant crescendo est très impressionnante. La musique d'ailleurs tout au long du film est sublime.
Moretti proposait avec le Caïman une critique de Sylvio Berlusconi, je crois surtout que c'était plus du marketing. En effet, même si on retrouve quelques traces de cette critique, le film n'a pas grand chose à voir avec un film engagé. Néanmoins, le film est réussi avec un bon jeu d'acteurs et une histoire plaisante.
Bruno n'aime pas les films de gauchistes, Bruno a voté Berlusconi. Et pourtant Bruno va se battre pour que la jolie Teresa puisse réaliser Le caïman, film politique sur la vie du mafieux ex-président du Conseil italien. Le contexte est donc fort intéressant, avec la mise en abyme (film dans le film): l'on se rend compte des épreuves à passer pour pouvoir tourner un film (convaincre la maison de production, trouver des acteurs, des lieux de tournage etc.). Le caïman est un film politique et une comédie, une uvre engagée et une chronique sur la petite vie d'un producteur lambda (des scènes en famille souvent très drôles et touchantes). Cette double-nature, cette ambiguïté pourrait desservir le film, mais au contraire Nanni Moretti fait de ce film une petite perle d'humour et de sarcasme. Les acteurs sont tous excellents (Silvio Orlando et Jasmine Trinca en tête) et servent le sujet avec malice et humanité. Chronique de l'Italie d'aujourd'hui, le film montre des hommes et des femmes normaux avec leurs préoccupations quotidiennes, mais dont certains savent encore se scandaliser et se rebeller contre ce que d'autres préfèrent oublier ("tout le monde le sait" ). Comme Teresa, qui montrera à Bruno que le cinéma n'est pas que divertissement (il abandonnera son projet, Le retour de Colomb, film en costume !) . Bruno symbolise cette Italie qui s'éveille enfin, mais un peu tard, aux abérrations du pouvoir et de la finance. Le sérieux du sujet n'exclue pas que l'on rit beaucoup (souvent jaune, notamment des quelques vidéos du vrai Berlusconi...). Film simple, touchant, drôle, Le caïman est un des grands oubliés du palmarès du festival de Cannes.
Assez intéressant à suivre, Moretti entremêlant plusieurs histoires : l'une familiale, l'une cinématographique et la troisième judiciaire et politique. La première relève du mélo bas de gamme. La seconde est caustique, Nanni Moretti fustigeant les travers du septième art italien. C'est ici que l'on rit, notamment au début. La partie consacrée à Berlusconi et ses démêlés avec la justice, celle qui a poussé la critique à ériger ce film au statut de chef-d'œuvre, est finalement décevante. On n'apprend rien. Moretti parvient tout de même à mettre en exergue quelques raisons du succès de Berlusconi, par exemple sa grande maîtrise de la rhétorique
Film qui mélange les genres de la farce à la satire politique en passant par le film familial. On suit avec intérêt les déboires familiaux et professionnels de Bruno. Le tout est drôle et critique envers la politique italienne, Moretti parle et montre aussi la vie dans l'univers du cinéma de petit studio.
Un film bancal...et très touchant, et cela d'autant plus qu'il assume ses désequilibres, ses apories, ses manquements divers. Un film à tiroirs, qui met en parallèle l'histoire d'un homme, d'une société et celle d'un certain cinéma. Ce qui attendent une charge anti-Berlusconi en seront pour leur frais, car Berlusconi est montré bien plus comme le symptome "parfait" d'une société se délitant que comme la source des maux qui frappent l'Italie. D'ailleurs, Moretti invite les adversaires de Berlusconi ( et la gauche en premier) à une réelle (et jusqu'ici inéxistante) remise en cause, et c'est l'Italie toute entière qui en prend le plus pour son grade au bout du compte. Et à travers l'hommage à la série "B à Z" italienne ( de Mario Bava à son fils Lamberto, des péplums des années 60 aux oeuvres d'un Castellari) et son essouflement, on voit également s'effondrer la vie d'un homme qui se refuse le plus longtemps possible à faire fâce à la réalité. Il en ressort un film confus peut-étre, foisonnant sans doute et où Moretti s'offre le luxe de laisser parler une forme d'hyper-émotivité sans s'en excuser mais en évitant également le pathos larmoyant . Et au-délà d'un constat d'échec cinglant, il laisse entrevoir un espoir. Peut-être.
Sur un scénario habile et parfaitement maîtrisé, Nanni Moretti développe à la fois une chronique sociale et une critique politique acerbe du système Berlusconi. D'une part le réalisateur pointe en effet sa caméra sur le couple de Bruno, en pleine crise et sur le point de se séparer. D'autre part, Nanni Moretti s'intéresse à la situation politique de l'Italie ces dernières années, et en particuliers au cas Berlusconi, nous servant un portrait au vitriol du "Commandatore". Tout ceci dans un mélange de gravité et d'humour mettant en valeur l'interprétation des comédiens. Un très bon film.
Film hybride entre la comédie satirique, le film engagé et le film social. En tout cas, original dans la mesure où la charge contre Berlusconi est passée sous le filtre de la comédie satirique et du film social. Un hommage au cinéma et à ces réalisateurs de séries Z qui évoluent dans le milieu sans complexe. Les dernières scènes du film sont assez surprenantes et la mise en scène de Moretti l’est tout autant ; quant à la scène finale, elle est assez brutale et démontre ô combien l’opinion du moment a une conception de la justice qui fait froid dans le dos, surtout quand elle est habilement manipulée par Berlusconi lui-même.
Nanni Moretti nous revient avec ce film qui égratigne gentillement le pouvoir de Berlusconi. Pourtant, par prudence ou par manque d'intérêt pour son sujet, le cinéaste préfère traiter des rapports au sein d'un couple. Il en profite pour dresser un état des lieux du cinéma italien particulièrement sévère et sans nul doute réaliste. Si l'ensemble se suit avec un plaisir certain, on est en droit d'être légèrement déçu par un film qui ne trouve jamais de cohérence propre et qui se laisse aller à des digressions pas toujours très intéressantes. De plus, comme toujours chez Moretti, la mise en scène est d'une totale indigence et le film repose uniquement sur la qualité des dialogues et sur l'implication des comédiens. Rien de bien grandiose, en somme.
Olmi disait que le cinéma était mort mais qu'il sortait encore de bons films.Celui-ci en fait partie.D'abord parce qu'il parle avant tout du cinéma italien,qu'il est italien au plus profond lui même et que la mise en scéne est superbe.Ensuite,il est léger et grave à la fois ce qui n'est pas facile à réaliser et enfin il aborde la politique d'une manière adroite sans aigreur et avec le recul nécessaire devant ces taches qui échappent souvent à la compréhension de la majorité d'entre-nous.Le contexte politique étant devenu sans respect des règles dans les démocraties vieillissantes .C'est une adroite façon de le montrer en l'intégrant aux autres difficultés de la vie.Le héros est touchant et quelques séquences riches d'émotion resteront dans les mémoires de ceux ou de celles qui comme moi ont beaucoup aimé ce film.
Incroyablement décevant. Pour le coup le "incroyablement" n'étant pas synonime d'intensité mais de stupeur. Comment est ce possible qu'en partant d'un tel sujet, avec un réalisateur si chevronné et un casting si solide on puisse arriver à un film si décevant ? Pourtant le film partait sur de bonnes bases en s'interressant a un sujet passionnant : les rapports du cinéma et de la politique en général, en s'intérressant au cas particulier de Berlusconi et de son poids dans l'audiovisuel transalpin. On pouvait donc s'attendre a une charge politique à la Farenheit 9/11 accompagné d'un film sur le monde du cinéma. Doooooooomage ! Le démontage du système Berlusconi est traité dans une poignée de scènes éparses, le personnage politique est hyper mal cerné, le monde du cinéma est un peu mieux loti. Par contre la vie familiale du producteur est décortiquée dans tous les sens. Las ! Ce n'est pas que ca soit mal traité mais c'est que l'ampleur des autres sujets abordés ne permettait pas l'éparpillement. La réalisation, le montage et l'interprétation ne subissent aucun repproches mais le film perd donc toute saveur pour devenir une oeuvre "tranche de vie" plutôt au-dessus de la moyenne mais tellement décevante. Au lieu d'un film profond et novateur on a une histoire banale qui est de surcroit plombée par les regrets sur ce qui aurait pu être un grand film.