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rogerwaters
141 abonnés
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4,0
Publiée le 6 février 2016
Après un septième volet qui n’avait absolument aucun intérêt, la saga Zatoichi rebondit à nouveau grâce au retour aux affaires du grand Kenji Misumi. Dès les premiers plans, on comprend qu’un bon réalisateur est à nouveau aux commandes tant chaque plan est travaillé. Si le cinéaste n’abandonne pas l’orientation plus commerciale de la série (beaucoup d’humour, des personnages plus lisses), il parvient à sublimer un script plutôt moyen par la maestria de sa réalisation, ainsi que par les sentiments profonds qu’il arrive à faire émerger de situations en apparence banales. Shintaro Katsu est une fois de plus impérial et il est brillamment secondé par la nurse-voleuse-prostituée, ainsi que par le bébé qu’il défend. On pourrait presque y voir une anticipation de la future saga Baby Cart. Au final, ce huitième épisode retrouve les qualités essentielles pour faire de cette saga à succès un monument du cinéma populaire mondial.
Ce 8ème volet de la saga Zatoichi est particulièrement réussi. La bonté inhérente au personnage principal est ici exacerbée par son rôle de père protecteur, en opposition directe avec la cruauté du monde au sein duquel il vit. Cet antagonisme atteint son paroxysme lorsque Zatoichi atteint le but de son voyage. Comme tous les Zatoichi jusqu'à présent, les acteurs sont très bons et la mise en scène est de très grande qualité.
C'est le retour de Kenji Misumi et de son sens inné de la dramaturgie. Une scène qu'on pourrait croire comique ne l'est pas toujours avec Misumi et plus que quiconque il saura diriger Ichi dans sa voie solitaire,dans sa marge personnelle. Ichi devient avec Misumi responsable direct de la mort d'une innocente ; on oublie ainsi les pseudo-devoirs que s'imposait Ichi, propices à l'exhibition d'un honneur inflexible. Seul la prise en charge temporaire de l'enfant afin de le confier à son père pourrait selon Ichi le faire s'acquitter de sa dette, ou plutôt l'absoudre de ses péchés. C'est un triple fardeau que porte le masseur cette fois ci : son infirmité habituelle et l'atmosphère de mort qui paradoxalement l'escorte et l'isole, s'accompagnent du besoin vital de protection de l'innocente créature qu'il a lui même rendu orphelin de sa mère. Ironiquement et par opposition, c'est ce malheureux événement qui va remettre en question tout ses acquis ainsi que la voie qu'il a toujours suivi : Ichi s'attache à l'enfant et plus il passe le temps plus il lui est difficile de s'en séparer. L’apparition de l’enfant va transformer la saga comme il transforme Ichi et Ishuko la voleuse. L'aspect technique et esthétique évolue encore magistralement et nombreuses sont les scènes de sabre. Certaines entrecoupant action et singularités comiques resteront cultes. Le final restera particulièrement éprouvant, non pas entièrement pour le spectateur mais surtout pour Zatoichi qui devra affronter à nouveau la dure réalité de sa solitude sans égale.
Ce huitième épisode de la saga Zatoichi marque le retour de Kenji Misumi (auteur du premier film) à la réalisation et une sérieuse reprise en main de la franchise pour la remettre sur de bons rails. Cet épisode, qui est résolument axé grand public (la protection du bébé amenant un public plus féminin dans un genre plutôt réservé aux hommes) eut un énorme succès à sa sortie au Japon. Le succès eut pour conséquence de nombreuses séquelles de ce film dans les épisodes télévisés qui suivirent les films. Fini donc les effets de style et les personnages caricaturaux des derniers épisodes et retour à une mise en scène plus sobre, réaliste et humaine.
Tous les zatoichi valent le coup d'être vu, c'est la meilleure série de chambara qui ai été fait avec Baby Cart, tout les zatoichi comporte des scènes d'anthologie.