Killer Instinct est une bonne petite série B, assez agréable à suivre et qui en tout cas offre un divertissement honnête.
Elle bénéficie déjà d’une interprétation séduisante sur le papier, et à l’écran je dois dire que le résultat est convaincant. Rutger Hauer est un habitué du genre, un acteur prolifique et rodé qui offre une prestation ici musclée, crépusculaire et charismatique, finalement parfaitement dans ses cordes. Il mène bien la danse, et offre une interprétation solide d’un personnage de qualité. A ses cotés Alastair Duncan est tout à fait à la hauteur lui aussi, bien que ne pouvant pas être comparé à Hauer. Reste Kim Cattrall qui assume le principal rôle féminin. Elle apparait un peu sous-exploitée ici, livrant une prestation assez fade car trop rejeté en arrière-plan. A noter encore l’intervention de Pete Postlethwaite.
Le scénario est relativement classique, offrant une chasse au monstre dans un univers sombre et aux limites de l’apocalypse. Pour autant il tient la route : il est rythmé, offre un univers et des personnages consistants, donne lieu à une enquête sympathique très référencée (je ne les citerais pas toutes, mais il est clair qu’il faut s’attendre à du Alien, du Blade Runner…) mais ayant quand même les moyen de développer une personnalité propre.
Visuellement il convient de ne pas oublier quand même que le film disposé d’un budget moyen mais relativement confortable pour assurer quelque chose de passable. La mise en scène est honnête mais pas transcendante. Elle est un peu molle, un peu placide par moment, et peine à créer une réelle tension lorsqu’il convient de le faire, et notamment sur la fin. Heureusement le métrage peut compter sur des décors appréciables, bien qu’assez traditionnels pour le genre. Il n’y a aura pas de grandes surprises pour les amateurs de films apocalyptiques. Il peut aussi s’appuyer sur une photographie de qualité bien que vieillissante, qui rattache clairement plus ce métrage aux années 80. Je note encore des effets visuels soignés. Les effets sanglants sont bien rendus avec une légère surenchère pas déplaisante, et le fait de rendre la créature discrète était un bon choix. Celle-ci rendant d’ailleurs très bien lorsqu’elle est vue partiellement, mais étant moins convaincante lors de son apparition intégrale sur la fin. Quant à la musique elle est planante, triste, sans espoir, très marqué du sceau des films de SF des années 80 et du début des années 90.
Au bout du compte Killer Instinct est un bon film. Il a de bons atouts à faire valoir, et il s’avère être un métrage dynamique, violent et sans fioriture, qui lui donne une indéniable efficacité en matière de divertissement de base. Il mérite à l’occasion un petit visionnage, et prend une place décente dans la carrière de Rutger Hauer.