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JamesDomb
105 abonnés
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4,0
Publiée le 29 septembre 2006
Premier long-métrage du photographe britannique Perry Ogden, Pavee Lacken, la fille du voyage se situe à mi-chemin entre la fiction et le documentaire. Le cinéaste s'intéresse à une population méconnue, celle des Irish Travellers, les gens du voyage irlandais. Winnie est une fillette d'une dizaine d'années qui vit avec sa mère et ses nombreux frères et soeurs dans une caravane, près d'une zone industrielle de Dublin. La caméra portée à l'épaule la suit dans les difficultés de sa vie quotidienne comme les problèmes de scolarité, l'entente avec les autres enfants et leurs préjugés, les conditions matérielles pénibles, trouver de l'eau et des vêtements. Winnie est une enfant-adulte. On la voit bouder mais toujours la tête haute, décidée, douce, espiègle et légère. On la suit tout au long des vicissitudes de son existence où subsiste néanmoins le sentiment d'appartenir à une famille, à une communauté. J'ai beaucoup pensé à Rosetta des frères Dardenne que ce soit dans le fond (fiction aux limites du documentaire à la fois bouleversant et révoltant) que dans la forme (le cinéaste ne quitte pas sa jeune héroïne d'une semelle, caméra portée à l'épaule). Pavee Lacken est un film qui interpelle. Ogden dresse le portrait d'une petite fille débrouillarde et d'une mère de famille qui lutte quotidiennement contre l'administration et les préjugés pour offrir à ses enfants une vie décente. Le cinéaste ne tombe jamais dans les pièges du misérabilisme mais porte un vrai regard émouvant, documenté chaleureux et humain sur une réalité sociale sans concession, sur les marginaux. Il montre également le véritable désir de cette famille de s'intégrer à la communauté mais la société fait qu'ils sont laissés de côté, littéralement au bord de la route et les éloigne de plus en plus. La famille Maughan intègre leur expérience à cette fiction inspirée d'observations personnelles du réalisateur. Le visage rayonnant de vitalité de la jeune Winnie Maughan est de ceux qu'on oublie pas.
Il n'y a pas d'histoire dans ce film présentant une jeune fille "Irish traveller", l'équivalent irlandais de la pudique appellation : gens du voyage. Pas d'histoire parce que probablement aucun récit inventé ne pourrait donner une idée de la vie de Winnie et des membres de sa famille, tous joués par des non-professionnels, et pour cause, puisqu'ils "jouent" leurs propres rôles. On pourrait se croire dans un documentaire, mais la mise en scène est clairement celle d'une fiction : pas de regard à la caméra, pas de commentaires, pas d'interviews. Par petites scènes, sans respecter scrupuleusement une chronologie, le réalisateur plonge le spectateur dans le quotidien de Winnie, jeune fille de douze ans, de sa mère qui se bat pour assurer à sa famille une vie acceptable, de ses surs avec lesquelles elle partage quelques instants de bonheur, des assistantes sociales dévouées, proches et finalement sans grande efficacité... Le film perdrait sans doute beaucoup de son intérêt sans son personnage central, une toute jeune fille à la démarche terrienne et au regard aérien, perdu dans ses rêves. Tout sauf une caricature. Pas révoltée, pas soumise non plus, mais curieuse de tout : ses visites dans les magasins où elle ne peut rien acheter sont à chaque fois de grands moments d'apprentissage pour elle. A la toute fin, on la quitte lorsqu'elle retourne vers sa caravane, personnage fragile et fort en même temps, la caméra prend alors de la distance et ose une émotion qui n'est plus en rapport direct avec ce qui est montré, mais avec ce qui est suggéré. On voit alors tout l'équilibre délicat du film : montrer la misère, l'exclusion, sans sombrer vers un côté dramatique ou voyeur. Equilibre réussi donc, et qui probablement ne pouvait pas se réaliser en mettant l'émotion en avant.
Tres beau. L'investissement personnel compense amplement le faible budget. Loin de "l'obscenité" qu'ont parfois ce genres de films. Une poesie urbaine touchante pour un sujet difficile par sa réalité sociale. A voir pour un peu qu'on cherche autre chose que du divertissement en se rendant dans la salle obscure.
Un reportage(car c'est finalement ce dont il s'agit ou alors une fiction ultra réaliste) que j'ai trouvé assez ennuyeux. Le point de vue politique est aussi contestable. La famille refuse d'emménager dans une maison toute neuve que lui propose l'aide sociale non pas parce qu'elle ne souhaite pas se sédentariser mais parce que le quartier n'est pas assez bien. La mère dépense l'aide sociale en cigarettes pendant que les gamines pataugent dans la gadoue. Bref, il y a des gens qui n'ont pas de chance mais la société n'est pas responsable de tous les maux. Les enfants font de la peine à voir car ils sont comme toujours les victimes de la bêtise et des erreurs des adultes.