Une exceptionnelle éclipse de Lune doit avoir lieu au moment même où le maléfique Nemrod souhaite s’emparer de la Pierre de Babel. Pour protéger l’humanité d’une catastrophe imminente, les Babels vont devoir s’allier avec David, un jeune garçon de 10ans.
Seul et unique long-métrage pour Gérard Pullicino, plus habitué à réaliser des clips musicaux, des captations de one-man-show, ainsi que bon nombre d’émissions télévisées. Avec Babel (1999), il revisite un passage de la Bible où il est question de la Tour de Babel et des Babels, condamnés à errer sous terre pour protéger les humains… Lors du tournage, ils ont visiblement vu les choses en (trop) grand, puisque le film a été tourné en anglais au Canada (et donc doublé en VF par la suite), avec pour seule et unique ambition de pouvoir exporter le film à l’étranger. Sauf qu’à aucun moment ça ne fonctionne. A commencer par le casting dont le jeune héros ressemble à un sosie binoclard d’Harry Potter, Michel Jonasz en fait des caisses, Maria de Medeiros manque cruellement de crédibilité face à un Tchéky Karyo qui surjoue affreusement. On oublierait presque l’improbable participation de… Nagui (en dehors d’avoir 3 répliques, il passera le reste du temps endormi avec du coton dans le nez) qui ressemble étrangement au personnage de Cyprien d’Eli Semoun. Pourquoi Nagui me direz-vous ? Pour la simple et bonne raison que Gérard Pullicino avait par le passé (et par la suite) réalisé bon nombre de ses émissions de divertissement ("N'oubliez pas votre brosse à dents", "Taratata", "Tout le monde veut prendre sa place" ou encore "N'oubliez pas les paroles !").
Mais la palme du WTF revient aux Babels (ou Babeliens) qui ressemblent à des espèces de nains clodos qui vivent reclus dans les égouts. Ils ne se sont pas foulés pour créer les personnages, ils leurs ont fait d’énormes têtes aux yeux globuleux animés grâce à des animatronics, le tout, interprétés par des nains. Mais le pire reste à venir, à aucun moment on aurait pu imaginer voir les gnomes clodos se transforment en "ZZ Top", à ce moment-là, le film part complètement en ɔouille et les trolls se mettent à jour du rock (guitare, batterie et chant, bref la totale). Pendant ce temps-là, Nemrod (Tchéky Karyo) veut conquérir le monde et n’a rien trouvé de mieux comme arme secrète qu’un "Tracto-Broyeur" (une espèce de tracteur-moissonneuse-batteuse vénère et tunée en véhicule futuriste du pauvre).
Gérard Pullicino a semble-t-il voulu viser un public large (enfant & adulte) sauf qu’il n’y ait pas arrivé (des références télévisuelles pour les plus vieux et des blagues à la ramasse pour les plus jeunes, avec des tartes à la crème au visage et les nains clodos qui jouent de la musique).
Le résultat final s’avère assez confus, un scénario navrant (pour ne pas dire chiant), une B.O. orientale qui semble ne pas avoir sa place et des acteurs qui cabotinent, bref, tout ça sent la rance à plein nez alors que le budget était archi confortable, c’est ce que l’on appelle un beau gâchis.
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