Piranha 3d est un film plaisant. Aja ne se complique pas la tâche avec un scénario à tiroirs, des dialogues solides, et plonge directement dans le vif du sujet. Le casting est efficace, Jerry O'Connell trouve enfin un bon rôle en dehors de Sliders, chacun semble avoir eu plaisir à jouer, et c’est d’autant plus fun. Les rôles sont simplistes, mais suffisamment délirants, caricaturaux, excessifs, soient pour nous réjouir lorsque les acteurs se font manger, soit pour nous émouvoir. Le scénario tient en une ligne mais cela suffit largement. Le gros point fort du film d’Aja est sa générosité. Il va à fond dans le gore, ose tout, et cela ravira les amateurs du genre. L’érotisme est bien présent, et n’est pas toujours constant dans la vulgarité. La séquence sous-marine avec Kelly Brook et Riley Steel témoigne d’un érotisme raffiné et esthétisant, dans le bon sens du terme. Maintenant il y a aussi des points faibles. Les effets numériques ne sont pas convaincants, en particulier dans la séquence d’introduction. Cela affaiblie certaines scènes, et le contraste est d’autant plus frappant avec les effets gores « artisanaux » bien faits pour leur part. La fin manque de poids, et donne l’impression qu’Aja ne savait pas comment terminer son métrage, en proposant un coup de théâtre discutable. On regrettera aussi que le film se montre parfois trop « puéril », en particulier avec les scientifiques explorant la grotte. Ils semblent quant même avoir dépassés le stade des répliques préadolescentes ! Il est clair que les amateurs de films gores, sérieux, âpres, seront déçus, car le film est à envisager comme un grand délire. Loin d’être parfait, Piranha 3d a le mérite de remplir pleinement son contrat. Rythmé, bien joué, très sex and gore, Aja livre un défouloir duquel surnagent quelques belles scènes avec une mention particulière pour la danse des sirènes précédemment citée. Fun.