Piranha 3D a ceci de particulier que c'est un film idiot qui s'assume, une oeuvre prétendument stupide qui gâche bien l'intelligence de son propos. Volontiers blagueur, assurément farceur, il se moque de tout un genre cinématographique, le parodiant où nombre de personnes y verront une mauvaise qualité. Mais cette qualité douteuse est justement voulue par les scénaristes, le réalisateur, par toute l'équipe du film.
Joyeux bordel qui s'amuse à tomber dans le plus mauvais des mauvais goûts, ce remake d'un film déjà peu recommandable mais à la violence fort surprenante se complet dans ses travers et ses excès, explosant le baromètre de la retenue. Rebordant de bikinis, de faux seins et de fossettes profondes, de belles créatures dévorées par des monstres hideux et de membres déchirés, ce film surprenant ne parvient cependant pas à cacher ses défauts. Car à défaut de parodier un genre, il n'arrive jamais à se rendre crédible, à s'offrir une réelle qualité.
Portée par des acteurs tous plus mauvais les uns que les autres ( on se demandera ce qu'y feront Christopher Lloyd ou Elizabeth Shue, simples parodies des acteurs talentueux qu'ils furent ), cette série volontairement z ne fait pas même attention à bien écrire son déroulé, nous livrant des personnages toujours plus fades et inintéressants, en plus d'incohérences qui pullulent comme des poissons dans l'océan.
Là où l'appréciation est complexe à mener, c'est que le film était obligatoirement mauvais : dès lors qu'il fut annoncé, tout le monde s'attendait à une daube supplémentaire, au désastre cinématographique de l'année. Seulement, des films qui s'assument autant, qui ont à ce point conscience de leur grande stupidité, c'est trop rare pour détruire celui-ci.
Forcément que le film prendra des airs de faux nanars, des airs qu'il aura lui-même provoqués, à la manière d'un énième Sharknado. Mais s'il est une certitude, c'est que Piranha 3D restera l'un des meilleurs films du genre depuis belles lurettes, tant il est drôle, assumé, violent et généreux dans sa stupidité maladive. Pour l'apprécier, il faut juste savoir à quoi s'attendre en le regardant, puis laisser son cerveau reposer bien au chaud, le temps d'un court repos.