Lucio Fulci souhaite marcher dans les traces de Hitchock, et en particulier « Vertigo », avec cette intrigue située à San Francisco où un médecin rencontre le double de sa femme décédée. Néanmoins, la première partie de « Una sull’altra » manque de corps. Je précise bien que je parle du récit, car question corps humains dénudés, ce giallo est généreux !
La faute revient principalement à un montage maladroit. Les scènes s’enchaînent parfois sans trop de logique, de curieuses ellipses surviennent, bref on ne comprend pas trop où le film veut nous emmener. Très étonnant de la part de Lucio Fulci, qui la même année sortait « Beatrice Cenci », film au montage complexe et très maîtrisé.
La sculpturale Marisa Mell fait certes sont effet, d’autant que l’ensemble est riche en scènes érotiques où elle s’effeuillera allègrement. Mais à côté, il faut bien dire que Jean Sorel a un jeu limité, et fait davantage penser à un Alain Delon du pauvre qu’à un riche médecin pris dans une machination.
Lucio Fulci sait néanmoins construire son ambiance. Avec, entre autres, un tournage sur place à San Francisco, qui donne du cachet. Ou quelques techniques sympathiques (dont des doubles focales).
Et heureusement, le dernier acte relève considérablement la sauce. Après quelques éléments un peu poussifs, le film révèle sa machination, et construit un très bon suspense dans les 20 dernières minutes. Jusqu’à une conclusion assez audacieuse.
Un montage parallèle qui en réalité n’en est pas un, grâce… au décalage horaire ! Et le dernier rebondissement en hors champ, qui sera commenté par un journaliste !
Pas un sommet du giallo, ni de Fulci d’ailleurs, mais ça reste appréciable si vous êtes amateur du genre.