Un petit western fort sympathique, qui ne se la joue finalement pas tant que ça dans le genre "western psychologique" (et heureusement car ce genre est facilement insupportable), et qui s'en tire à bon compte sans bien sûr révolutionner le genre. C'est en gros encore l'histoire de deux clans qui se chamaillent pour des terres, sauf que c'est en fait un troisième homme qui s'amuse à manipuler son monde histoire de se remplir les poches. L'ami Mitchum s'amène là-dedans s'en trop y croire (il vient de tourner une dizaine de films noirs et s'apprête à en tourner une autre dizaine...), mais reste tout de même suffisamment lucide pour ne pas virer du mauvais côté ("écoute mon pote, si je décide de changer de camp, c'est parce-que t'es un bel enfoiré en fait"). Il s'aguiche d'une sauvageonne fille à papa absolument craquante avec son fusil (qui m'a d'ailleurs de suite fait penser à la wilde blondie d'El Dorado), avant de finalement s'en aller truffer un old chap de plomb. Walter Brennan (moins vieux que d'habitude) nous apporte même la gnôle à la fin pour fêter ça (pas rancunier le gars, quand on sait qu'il a perdu son fils une demi-heure plus tôt). Bref pas le chef-d'oeuvre de Robert Wise (en même temps c'est l'un de ses premiers films), pas le meilleur rôle de Mitch (ce serait dommage de supplanter comme ça Out of the Past), ni en avance ni en retard sur son temps (western film noir = années 40), mais un western qui fait tout de même honneur au genre, d'autant qu'il s'avère en outre plutôt bien écrit ("Pourquoi tient-elle à rester ? - pour la même raison que je veux qu'elle parte j'imagine" - difficile à replacer sans ironie dans une conversation soit). Les fans du Mitch sauront apprécier.