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Un visiteur
0,5
Publiée le 30 juillet 2008
un GRAND film dans la catégorie N (pour navet, cela va sans dire). certes, les décors, les costumes sont soignés et on pourrait presque être intéressé par l'histoire de ces amours tortueuses si, premièrement, le film était en espagnol...alors que l'usage de l'anglais n'a pas réussi à dénaturer 'Frida', ça reste ici en travers de la gorge. Deuxièmement,il faut aussi pouvoir avaler l'image de Javier Bardem en chaud lapin décrépi; c'est navrant. et enfin, que dire du choix des acteurs? la beauté de Fermina n'est que très vaguement suggérée dans les yeux délavés et les traits quelconques de Mezzogiorno; son père paraît plus jeune qu'elle et on a besoin du deuxième "papa!" pour comprendre qui est cet homme; son médecin de mari ne prend pas une ride et pas un seul cheveu blanc alors que Florentino a presque tout d'une momie vers la fin du film (excepté les bandelettes)...il faut cependant avouer que son maquillage a été mieux réussi que celui de Fermina pou laquelle ils ont du poser de la cellophane avec du fond de teint et basta. Bref, mieux vaut lire le livre et sans tenir là, sans ternir son souvenir par l'indigeste bouillie de vices et sentiments servie en images.
Le réalisme magique de Marquez est mal en point. Certes, on ne peut qu'admirer la restitution esthétisante de la belle vie du bourgeois créole de la fin du XIXème : "M'âm Sca'lett dans les Ca'aïbes", les beaux patios coloniaux, les tissus brodés et les perroquets. La bande son, en dehors de quelques ululements shakiriens surprenants dans le contexte, est honnête. Pour le reste, c'est endormifiant à mourir. L'esprit colombien de Marquez, romantisme fou et passionné, ironie et sens de l'absurde sont tristement absents de cette production soporifique. Le pauvre Javier Bardem a beau faire ce qu'il peut pour sortir son Florentino de la noyade, le chatoyement latin a été englouti par le flot de guimauve sentimentale anglo-saxonne. Le grimage des acteurs est lamentable, on n'y croit pas un instant ; les yeux fermés, j'entendais quelques jolies répliques (Marquez) dans un flot de néant (les dialogues), jusqu'à m'assoupir gentiment, réveillée parfois par les gémissements des diverses scènes de sexe ou quelques notes de cumbia. En bref, si on retire les acteurs, on a une jolie reconstitution de Carthagène il y a cent ans.
J'ai beaucoup aime ce film, l'univers de l'auteur est bien retranscrit et la ville de Cartagena a le charme qu'elle garde encore aujourd'hui.
Petit bemol cependant, les acteurs latino qui parlent anglais. Dommage car cela enleve un certain charme au film en y insuflant une certaine note artificielle.