Après 10 ans de vaches maigres qui l'ont vu enchaîner les séries B avec un rythme de métronome, Stallone ressucite un des personnages qui ont fait sa gloire : Rocky Balboa. Facile me direz-vous. Sauf qu'il le fait avec la manière. Tout le film repose sur lui. Il l'interprète bien sûr mais il l'a aussi écrit et réalisé. Point très important, Stallone, quand il le veut bien, peut être un très grand réalisateur et un très grand acteur. Il nous le prouve ici. Il ne privilégie pas les combats, il n'y en a en tout et pour tout qu'un seul et dure une dizaine de minutes. Non, pour lui l'essentiel n'est pas là. Il préfère revenir aux sources du premier Rocky avec son émotion, son humanisme, sa sincérité, sa naïveté. Fini le manichéisme, le patriotisme des précédents épisodes. Le film, avant tout, est très nostalgique. Rocky se lève, donne à manger à ses tortues, se recueille longuement sur la tombe de sa femme. Il tient un restaurant où il passe son temps à raconter les histoires de sa gloire passée aux clients. Les observateurs de la boxe fustigent les combats manquant de passion, regrettant l'époque où combattait Rocky. Il est seul face au temps qui passe. Rocky Balboa traite aussi de la difficulté qu'a un père, célèbre, à communiquer avec son fils, sachant que ce dernier l'accuse de toujours lui faire de l'ombre. Le discours, on le connaît mais de la bouche de Rocky, il est toujours plaisant à entendre. Il faut croire en ses rêves. Ce qui compte, c'est de s'écouter, d'avoir envie. Encaisser pour avancer. De faire ce pour quoi on est fait et peu importe les fausses barrières comme l'âge que les autres essaient de nous mettre en travers de la route. Le combat de fin, de par l'attente qu'il a suscité, de par son émotion et son intensité, est l'aboutissement de tous les Rocky depuis le premier en 1978. Quoi qu'il arrive, Rocky avait gagné. En même temps que le retour du fameux boxeur sur les rings, Stallone signe son grand retour au cinéma. Il nous avait manqué.