La réussite d’innombrables westerns de série B des années 50 repose sur deux critères essentiels : soit la mise en place d’une intrigue dense, ramassée et rythmée accompagnée de nombreuses scènes d’action, soit d’un scénario malin filmée de manière astucieuse pour cacher la misère d’un budget famélique. Or il n’y a rien de l’un ou de l’autre dans ce « Santa Fe » au scénario brouillon et au rythme languissant.
L’erreur majeure est d’avoir voulu être ambitieux avec une histoire qui tente d’empiler de nombreux contextes et intrigues (fin de la Guerre de Sécession, instauration du chemin de fer, drame familial, histoire d’amour, bandits, indiens, etc.). Avec des personnages à peine esquissés, on peine à comprendre les intentions réelles des uns et des autres, et l’intrigue, très brouillonne, n’arrange rien. Sans véritable fil conducteur et sans péripéties majeures, la tension reste faible et la résolution du tout laisse aussi perplexe que les enjeux qui ont été posés.
Mal fichue, peu rythmée, platement jouée (Randolph Scott, très souvent maladroitement doublé dans les scènes de castagne, n’est pas taillé pour ce genre de rôle), cette série B n’a pour elle que son joli Technicolor et quelques plans réussis. Pour le reste, même si ce n’est pas désagréable, ce film sur le chemin de fer s’égare sur toute la ligne.