Pas facile d’être flic au cinéma ! Quand certains parviennent à servir et protéger leur prochain, tout en restant dans le droit chemin, d’autres, heureusement moins nombreux, finissent par franchir la ligne rouge. C’est sur de telles bases que démarre “Le Prix de la loyauté”, juste après qu’une intervention ait tourné au massacre des policiers chargés de l’affaire. Un incident, et l’enquête consécutive, qui vont dévoiler la vraie nature de chacun, tout en mettant en péril l’équilibre de la famille Tierney, dans laquelle on est flic de père en fils. Il faut dire que Ray (Edward Norton) va découvrir en son beau-frère, Jimmy Egan (Colin Farrell), un être plus trouble et tourmenté qu’il ne le croyait. En mêlant histoire policière et histoire de famille comme il le fait, le film de Gavin O’Connor rappelle très fortement le récent “Une nuit nous appartient”, tandis que son aspect froid et le thème de la drogue renvoient à “Narc” dont le réalisateur, Joe Carnahan, est ici coscénariste. Et lorsqu’il faut jouer au petit jeu des comparaisons, celà ne joue pas en faveur du “Prix de la loyauté”. Pourtant, et passé ce léger manque d’originalité, le long métrage se défend plutôt bien. Un niveau honorable qu’il doit, tout d’abord, à son traitement nerveux et radical, que viennent renforcer les couleurs froides des décors. Puis, il faut également reconnaître qu’O’Connor a très bien su éviter les clichés inhérents au films de ce style, y compris dans sa valorisation de la famille, vue comme un lieu d’apaisement pour chacun. Mais la palme revient sans conteste au duo d’acteurs principaux : tous deux dans un registre différent, Edward Norton et Colin Farrell parviennent à donner corps à leur personnage, de façon à faire l’émotion dans les derniers instants de ce polar qu’il est conseillé de ne pas rater.