Lors de la cérémonie des Goya (équivalent espagnol des César) 2005, El Lobo, gros succès public en Espagne, s'est vu remettre deux récompenses : Meilleur montage et Meilleurs effets spéciaux. Le film avait obtenu trois autres nominations : Meilleur acteur (Eduardo Noriega), Meilleure direction de production (Miguel Torrente et Cristina Zumarraga) et Meilleur second rôle féminin (Silvia Abascal).
"Si le cinéma est un art populaire qui peut toucher le plus grand nombre, mais qui peut aussi avoir la vocation de faire réfléchir ou d'éclairer certains aspects de l'histoire de l'Europe récente, El lobo se situe délibérément à la croisée de ces deux ambitions. Le scénario est construit comme un film d'aventure, un thriller haletant mais aussi comme une réflexion politique et morale sur des événements de la récente histoire espagnole, à travers celle-ci c'est également l'histoire de l'Europe, à l'heure où cette dernière cherche à s'unir de plus en plus, alors que certains veulent lui opposer une logique séparatiste. Dans la grande tradition du cinéma américain des années 70 (Les Trois jours du Condor, Les Hommes du Président, Bonnie and Clyde) ou des films de Costa-Gavras (Z, L'Aveu, Etat de siège), El Lobo a tenté de réunir le spectacle et le réflexion, et ce faisant de donner au film sa singularité."
El Lobo est le premier film que tourne en Espagne Miguel Courtois, réalisateur né en 1960, qui a beaucoup travaillé pour le petit écran, et signé trois longs métrages pour le cinéma : les polars Preuve d'amour et Un ange et la comédie Une journee de merde. Après El Lobo, Courtois a enchaîné avec le tournage d'un autre film portant sur le terrorisme basque : Gal avec José Garcia, un film sur le Groupe antiterroriste de libération (Gal) qui, entre 1983 et 1987, a commis une trentaine d'attentats contre l'ETA.
Pour parvenir à un équilibre entre spectacle et réflexion, Miguel Courtois s'est nourri des films du passé, mais aussi de son expérience personnelle: "Comme cinéaste, "téléaste" ou producteur, j'ai déjà tenté plusieurs fois de traiter ce genre de sujet. Leïla née en France racontait une histoire vraie et Féroce de Gilles de Maistre que j'ai produit m'a valu un procès de Jean-Marie Le Pen qui a tenté de faire interdire sa sortie. Par ailleurs, El lobo me touche particulièrement car ma famille maternelle vit au pays basque espagnol depuis le début du XXe siècle et je suis donc issu depuis toujours de cette triple culture : française, espagnole et basque."
El lobo présente l'originalité d'avoir été diffusé à la télévision (sur Canal+ en novembre 2005) quelques mois avant sa sortie en salles (le 19 avril 2006).