Ou comment un film amateur est devenu, avec les années, un vrai petit classique du cinéma américain. On aurait, à l'époque, dit à Henry Blight Halicki que son film lui survivrait, il ne l'aurait jamais cru. Film amateur ? Oui, carrément. La première partie du film est là pour nous le dire. Un budget peu élevé, un montage à l'arrache. Cette première partie est inintéressante et mal jouée, mais on s'en fout, ce n'est pas sur ce terrain-là qu'on attend le film. Ce qu'on attend, c'est la partie action et là mes bons amis, je peux vous garantir que ça y envoie méchamment. Vous avez déjà entendu de cette course-poursuite qui s'étale sur près de 40 minutes ? Et bien, c'est là que vous allez la trouver. Près de 40 minutes, ça peut paraître long, trop long, il n'en est rien. Quand elle s'achève, on a l'impression qu'elle a démarré 10 minutes plus tôt. Sa longue durée et son réalisme (malgré deux ou trois voitures qui se foutent en l'air volontairement et une jauge d'essence bloquée à zéro) la rendent carrément hypnotique. Si Halicki n'était pas un auteur et encore moins un cinéaste, il était un cascadeur et savait comment rendre ce genre de truc attrayant et cette course-poursuite, il te l'a mise en boîte bien comme il faut. Et, à elle-seule, elle justifie mes quatre étoiles. Dans le genre rodéo mécanique, on a pas fait mieux ni avant ("Bullitt", "L'or se barre" et "Le Casse" peuvent retourner à leurs études) ni après. Et puis, l'amour de la cylindrée et la sincérité sont là.