On s'emmerde à taper un article de je sais pas combien de lignes avant de cliquer sans faire gaffe sur la touche précédent ...j'ai la haine, putain d'ordi HP !!! Bref , on va tenter de reprendre.
Alors je n'ai pas été convaincu par ce film de F.F Coppola qui signe ici son retour derrière la caméra après quelques années passées à la production. Sorti en 2007 et adaptée d'une nouvelle, L'homme ans âge est tout d'abord une trame fantastique et historique qui met en scène un septuagénaire frappé brutalement par la foudre. A partir de là , miracle, le septuagénaire qui a été et qui redevient du coup un chercheur en langues anciennes rajeunit pour atteindre un âge canonique qui va l'ammener à mener une nouvelle vie palpitante. Alors dans un premier temps ce film s'avère être une belle arnaque commerciale, c'est moins la faute de l'équipe du film que de sa promo je pense , car L'homme sans âge est présenté comme un thriller fantastique, je vous cite juste la phrase d'accroche du boitier " Un homme, un secret, une traque sans pitié " mais bieeeen sûr... il n'en est rien. Le film démarre avec un petit accent thriller mais au fond oscille entre un drame romantique et une intrigue mystico-historique , le tout en fait s'avère bien mal ficelée, l'histoire part dans tous les sens... Alors bien sûr il ne faut pas étiqueter des films surtout quand ils appartiennent au cinéma indépendant avec Coppola qui reste encore un emblématique représentant de ce domaine. Mais malgré tout il y un aspect commercialement hypocrite avec ce film. Et d'ailleurs l'intrigue du complot , de la poursuite autour du personnage de Tim Roth qui représente donc une icône de pouvoir pour les forces politiques est vite abrégée...
Et quand cette même intrigue parvient à se stabiliser, c'est pour afficher une espèce de romance la aussi hyppocrite puisque celui qui était destiné à être cobaye finit par devenir lui-même un chercheur avec un cobaye sous sa coupe. Alors c'est une tournure qui est assez ironique mais perso que je trouve malgré tout intéressante dans l'histoire ce qui fait que le scénario du film n'est pas foncièrement mauvais. Il peut laisser une porte ouverte à l'interprétation ce qui est déja pas mal.
Mais malheureusement tout cela est trop gaché par un rythme plus ou moins lent, des passages à la trappe et des effets spéciaux qui apportent un coté kitch au film et accentue son coté grotesque. Alors on a le coté " Je suis frappé par la foudre donc je développe des pouvoirs " qui est assez abusé, ( et pourtant dans la série misfits , ca passe comme une lettre à la poste ) , on a le droit à quelques bonnes scénettes bien ridicules avec le héros qui "lit " des livres sans les ouvrir et la on un terrible jeu de lumières qui donnent un coté tout ce qu'il y a de plus factices...bref c'est ce qu'on peut appeler des détails visuels grossiers qui suffisent juste à faire perdre toute crédibilité au film. C'est dommage car dans l'ensemble, visuellement, l'homme sans âges est tout à fait correct. Il correspond à un credo visuel qui mêle le poétique au rétro, à une ambiance délicate de mystère perdu dans les replis de l'histoire. La thématique et la mise en scène sont en harmonie au fond mais la recette ne prend pas. On a une certaine maladresse avec cette mise en scène qui souffre aussi d'un certain classicisme, à voir avec l'utilisation dépassée de la voix off qui pour gagner du temps nous résume bien l'intrigue ou encore cette absence musicale... Alors il y a bien une B.O dans le film mais elle passe à la trappe et se couronne même d'une séquence remarquablement cliché sur un coucher de soleil crépusculaire ...Mr Coppola sérieusement ?
Même le casting ne semble pas y croire et surtout Tim Roth qui à la place de rehausser le film livre une interprétation qui au final se fond dans l'ennui et la lenteur du sujet, alors son jeu est correcte , il incarne bien ce personnage figé dans le temps mais c'est trop figé justement, c'est placide...Ce rapport de sagesse est trop opaque pour être vraiment attachant et l'acteur ne dégage aucune émotion.
Son double aussi est mis en dérision , la scène de sa disparition est juste ridicule, y compris ses plans fixes de caméra en biais qui bouffe toute crédibilité après le montage....
La performance véritable du film provient de l'actrice Alexandre Maria Lara qui a le mérite d'insuffler toute son énergie à son personnage qui est tout autant décousue que l'histoire. Un joli challenge je trouve.
Mais évitons de passer pour le dernier des petits cons arrogant, car ce film reste une oeuvre de Francis Ford Coppola. Je considère Apocalypse Now comme une oeuvre majeure du cinéma indépendant et comme l'un des meilleurs films de tous les temps, donc par respect, on peut malgré tout relever un gage de réussite à L'homme sans âge. Ce film arrive à distiller une ambiance de mystère, à soulever malgré toutes ses maladresses une volonté de distiller une atmosphère délicate et secrète qui véhicule bien le sujet large du Temps. Dans tout ce mélange inégal, il y a une ligne attachante à cette oeuvre qui fait qu'on ne peut pas la condamner et la rejeter formellement. Le film peut se révêler beaucoup plus riche qu'il ne l'est lors de la première vision. Après tout , il possède une symbolique forte, celle de l'homme et de son rapport au temps, symbolique qui parfois est bien représenté, comme ses fondues enchainés sur un mécanisme d'horlogerie, la mise en valeur des langues anciennes qui est d'ailleurs poussée jusqu'à la création d'une toute nouvelle langue, ce personnage plongé dans la clandestinité du temps, etc... Si l'on n'est pas rebuté par le grotesque, par sa maladresse au niveau de l'écriture et au niveau de la mise en scène, ce film de retour de Coppola pourrait bien se révéler plus intéressant. Malheureusement, Coppola et son équipe sont tombés dans une histoire beaucoup trop dense qui se perd dans le mysticisme, dans une romance brouillonne et un ennui dérisoire...Sans vouloir faire d'amalgame entre budget et intrigue, le film de David Fincher " L'étrange histoire de Benjamin Button" sur ce même thème du temps et de la vie représente tout ce que Coppola n'a pas réussi à faire. Ne lui en tenons pas rigueur car le réalisateur a su par la suite nous prouver que son tempérament de cinéaste indépendant est toujours là avec le drame intimiste Tetro.