Bon, j'ai exagéré la note, parce que je pense que c'est quand même un film qui vaut la peine d'être vu. Et parce que je ne suis pas familier avec l'oeuvre ou les idées d'Eliade, donc je ne peux pas juger le film à sa vraie valeur. Je connais cependant le conte dont il s'est vraisemblablement fortement inspiré pour cette histoire, quelque chose du genre Jeunesse sans vieillesse et vie sans mort, qui est un des plus beaux contes du monde et qui aurait mérité une plus ample diffusion. La fin (du film) en est entièrement tirée par ailleurs. Il y'a également d'autres idées dans ce film, spécialement autour de l'histoire d'amour métempsychique du personnage en conflit avec son "oeuvre", qui sont superbes. Le problème est dans la réalisation, oui certes c'est (ce fût ?) un grand réalisateur, mais là on voit trop les ficelles. Les plans d'intérieur arrangés en studio, trop stéréotypés, les autres plans bruts comptant sur le côté glamour/vieillot des paysages roumains et sur l'exotisme des acteurs (roumains aussi). Comment dire... ça ne peut marcher que sur des américains (voire sur des allemands), dépourvus d'histoire et habitués aux décors industriels. Pour des européens qui ont voyagé un minimum sur leur continent (et qui préférent un Hilton à une auberge avec toilettes au fond du jardin, toute glamour qu'elle fût), cela évoque forcément d'autres sensations. Puis bon, certaines scènes qui arrivent à froid, comme lorsque les personnages se mettent à parler passionément en des langues inventées, font forcément rire, ce qui n'est pas bon pour un film de ce genre.
L'homme sans âge est un film exceptionnel, à la fois fantastique et enrichissant. C'est une fresque hors du commun, où l'on voit le héros évoluer dans le 20ème siècle, alors qu'il s'enfonce de plus en plus dans la connaissance l'origine du langage et de l'humanité et de plus en plus dans son inconscient qui le torture. Tim roth comme à son habitude est parfaitement juste. On ne sais pas trop si l'on doit admirer dominic, pour son savoir, ou si l'on doit le prendre en pitié. Magistral.
"L’homme sans age" ou plutôt "comment perdre son temps". Un film aux prétentions philosophiques mais qui se veut finalement plus ennuyeux qu'autre chose. Merci Francis
Evidemment, ce film parle d'abord de son auteur : Francis Ford Coppola. De même que son héros, Dominic Matei, jouit d'une 2ème jeunesse pour achever l'oeuvre de sa vie, le cinéaste fantasme le démarrage d'une nouvelle carrière plus personnelle à 68 ans... Seulement, on a beau être aussi vif et inventif qu'à 20 ans, si ce n'est plus, cette nouvelle carrière sera amoindrie et menacée par la contingence du corps vieillissant et de la mort. "Youth without youth", la jeunesse sans la jeunesse (titre original du film, bien plus parlant que sa francisation), c'est assurément l'angoisse de Coppola au crépuscule de sa vie. Le film est intense, touffu, parfois difficile à appréhender et à comprendre ; on sent des références à Kubrick et certainement à Lynch. Visuellement, c'est un "classicisme novateur" aux effets dosés et justifiés. Bref, "L'Homme sans âge" est une oeuvre dense et aussi touchante que métaphysique.
Rien que le fait de porter ce sujet et de faire découvrir Mircea Eliade est un exploit en soi. Ce sujet est intraitable au cinema, le film sert d'ouverture vers une plus profonde aspiration pour ceux qui souhaitent s'intéresser à l'univers du sacré et du symbolisme traditionnel dans un monde dominé par la quantité.
A vouloir explorer trop de sujets à la fois, Coppola n'en a sais aucun. J'ai trouvé l'approche superficielle, ce qui est dommage car l'approfondissement des thèmes comme l'origine du langage, la mémoire, ou la régénéressence physique aurait pu donner un film remarquable.
Pour moi, le côté thriller et la surabondance de thèmes sont les deux défauts du film. L'origine du langage est un sujet à lui seul suffisamment passionnant, et aurait demandé une recherche plus poussée sur le sujet.
Malheureusement, le cinéma n'atteint que rarement autant de précision et de complexité dans l'analyse que celles dont sont capables les oeuvres de littérature.
Un film sans queue ni tête, tout y est superficiel, à peine abordé: les sujets métaphysiques, la guerre nucléaire qui sélectionnera le sur-homme de demain (qu'est-ce que ça vient faire là ???) les pouvoirs magiques du personnage principal ne sont pas exploités, des évènements dans le scénario (le double de Tim Roth qui apparaît à sa femme, juste une fois sans suite ???, le voyage en Inde et la découverte d'une caverne, et après ???). Le scénario lui-même est très mal foutu, on a l'impression qu'il y a 2 films en un: Tim Roth s'emmerde en Suisse et hop, tout à coup lors d'une randonnée en montagne (qu'est-ce qu'il fiche là ???), il rencontre une femme, sosie de son premier amour. Il est persuadé qu'il lui est arrivé un accident, alors il va la chercher et comme par hasard, quand il la retrouve, elle parle une langue ancienne et va l'aider à suivre la quête qui l'anime depuis toujours... Et puis c'est long, très long. On serait tenté d'expliquer le film par la mise en image d'un rêve, genre Mulholland Drive, mais ça ne colle pas... Ce n'était pas encore le temps du retour pour Coppola.
Ce film est le phantasme mystique et scientifique de celui qui, à l’aube de sa vie, comme Coppola, éprouve l’irrépressible besoin de connaissance, de prolonger ainsi sa vie afin de l’appréhender. La beauté formelle des images envoute d’une langueur confuse dont le scénario n’est pas étranger par son étrangeté où se mêlent film d’espionnage, de SF, romanesque et romantique, voire expérimental.
Un conte mystique très compliqué et surréaliste, mais qui vaut le détour pour sa dimension réellement envoûtante. Un excès de longueur – avec quelques séquences qui s'étirent à l'infini – ainsi qu’un long creux au milieu de l'histoire sont à regretter, mais le dernier tiers du film est particulièrement joli, avec une mention spéciale pour la qualité visuelle et poétique, qui est remarquable.
Certains moments sont passionnants (la réflexion sur le langage), d'autres presque ennuyeux (notamment le début). Trop long, le film aurait sans doute gagné à être plus clair. The Fountain, auquel L'Homme Sans Age m'a fait penser, allait plus loin dans le symbolisme et engagait une plus grande réflexion. Tim Roth est encore un fois bluffant, la mise en scène splendide, le film mérite 3 étoiles rien que pour cela.
Un petit ovni bien sympathique. Le cadre historique du film ou se déroule l'action, se passe pendant la seconde guerre mondiale, mais pas question ici de parler d'histoire ! On se concentre bel et un bien sur une seule et même personne dans ce contexte particulier. On ne s'attarde pas du tout sur la seconde guerre mondiale. J'ai trouvé que cela changeait et que ca faisait du bien de juste suivre la curieuse vie d'un homme avec cette arrière plan emblématique. Un vieille homme qui a consacré toute sa vie dans la linguistique va se retrouver littéralement frappé par la foudre. De la il va se réveiller rajeunit d'une 40aines d'année avec des facultés mentales exacerbés ! Après être devenu une curiosité dans le monde scientifique il va poursuivre son travaille dans le but de connaitre l'origine du langage. L'intrigue est intéressante, et la psychologie du personnage également. Le film est tellement dense que cela en donnerais presque le tournis, nombre de scenarios s'enchaine se termine, pour passer encore à une nouvelle intrigue. on peut sembler perdu, comme si le personnage refaisait un condensé de sa vie en un temps record. Mais est-ce pas la le but du film ? Je ne pense pas avoir tout bien assimilé cependant si vous voulez un film qui se démarque, foncé.