Pas de véritable histoire, pas dintrigues ou si peu, juste quelques instants avec cette bande de personnages fêlés, improbables et pourtant ancrés dans une certaine réalité sociale. Il y a une grande liberté dans la mise en scène, certaines séquences paraissent improvisées tant il y a de spontanéité. Les personnages nhésitent pas à sadresser à la caméra, nous faisant complices de leur irrésistible soif de vivre. Au début, cest agaçant, car cela peut paraître fabriqué, faussement sincère. Et puis comme il ny a pas de jugement (le jugement attendu est dailleurs toujours remis), pas de leçon de morale, pas de lourdeur, on est emporté, on se sent léger, insouciant, un peu ivre.
Laetitia Casta, sans fards, dent de travers et poils sous les bras (et ailleurs aussi), est vraiment lâme du film, pas tout à fait comédienne, mais très loin dune image glacée, elle a incontestablement du charme. Arditi parvient à nous surprendre, en vieux sage pas sage du tout, épicurien et amoureux dun cinéma révolu. Au bout du compte et sur le générique final, on fredonne le refrain avec toute la troupe, en les remerciant de nous avoir invité dans leur joyeux foutoir.