Bien, je tâcherais d'être laconique. La plupart des critiques décelables sur ce site au sujet de cette abjection me paraissent amplement suffisantes si l'on souhaite s'informer quant à la véritable nature de ce "film". Féru de films s'inscrivant dans le registre horrifique en règle générale, j'ai été hébété par la médiocrité et la vacuité de cette sinistre déjection. Tout d'abord, il faut savoir que les protagonistes de Hostel ne sont guère magnétiques, tant dans leur jeu débilitant que dans leurs dialogues frivoles et les turpitudes auxquels ces derniers s'adonnent sans relâche. Le scénario en tant que tel semble initialement hétérodoxe - Encore eut-il fallu l'exploiter à bon escient, ce à quoi ne s'attèle justement pas notre brave Eli Roth (Que je me promets de ne pas oublier de façon à ne plus jamais devoir goûter sa soupe imbuvable). Nous nous situons à la lisière de la pornographie durant les quarante premières minutes, avant de transiter dans des sous-sols obscurs dans lesquels des sociopathes risibles laissent libre cours à leurs penchants les plus nauséeux moyennant quelques crédits.
Soit, pourquoi pas ? Mais ces diables ne sont pas convaincants. Sans être pitoyables, ces personnages de second plan sont plus que perfectibles. En ce qui concerne les éclats d'hémoglobines surgissant lors de la seconde partie du film, ces derniers s'opèrent avec une telle vélocité et une telle gaucherie que nous n'en sommes finalement pas heurtés au point de vue psychologique - Ce qui est un comble lorsque l'on cherche à susciter l'effroi du spectateur ! Ce film présente toutefois la singularité de fusionner un ersatz de pornographie, d'angoisse superficielle et de stéréotypes à foison -Qui sont, en revanche, tout à fait scandaleux- au sujet du Vieux-Continent. A vrai dire, la vision morbide que ce film véhicule quant aux pays de l'Est m'a profondément ulcéré et je tiendrais à mesurer mon vocabulaire de façon à ne pas nuire à la réputation de ce site.
Etant moi-même d'ascendance slave, je m'estime personnellement injurié par ce réalisateur apparaissant comme l'archétype du Nord-Américain négligé, détestable, et animé par les présupposés les plus intolérables vis-à-vis de tout ce qui s'écarte de son formidable pays, aussi bien géographiquement que culturellement. Je me trouve moi-même bien trop pondéré lorsque je déclare pointer du doigt les "stéréotypes" mis en scène dans ce film - A ce stade d'avilissement et de souillure, nous nous introduirions presque sur le parvis d'un monde parallèle. Ce fameux "monde parallèle" ne servant qu'à relever implicitement, si nous adoptons un mode de lecture moins simpliste et plus rigoureux, que toutes les contrées, les nations et les peuples ne s'inféodant pas au carcan sordide de l'Occident fondé sur ce resplendissant "american way of life". Malgré un certain recul et une volonté de contenir mon irritation, je ne me sentirais plus jamais enclin à vouloir discerner les maigres aspects positifs de l'impérialisme culturel intensément pratiqué par les Nord-Américains. Ces messieurs faisant sans cesse l'apologie de la loi du talion et distillant une morale ô combien douteuse mériteraient que des Européens s'attachent à leur tour un film tout aussi répugnant qui se déroulerait cette fois-ci (Ne boudons pas notre plaisir !) dans une vilaine ferme de l'Arizona, ou que sais-je encore ? Incluant la présence exclusive de garces dépravées et de bélîtres sanguinolents, corpulents et bornés, torturant, mutilant, et cisaillant de jeunes Européens errant par-delà l'Atlantique.