Une suite relativement correcte au premier "Madagascar", avec un scénario très basique :
échoués sur les côtes lointaines de Madagascar, nos compagnons new-yorkais ont imaginé un plan dément ! Avec une précision militaire, les pingouins ont rafistolé une épave d'avion et au terme d'un vol chaotique, l'improbable équipage s'est écrasé dans les vastes plaines d'Afrique. Les anciens pensionnaires du zoo de Central Park rencontrent alors pour la première fois des animaux de leur espèce
... Curieusement et contre toute attente, j'avoue m'être laissé tenté par le second volet de cette saga qui reste à mes yeux le plus intéressant de la trilogie. Tout du moins, le long-métrage réussit à faire naître un tant soit peu d'émotions en moi, même si je regrette que cette petite émotion soit noyée sous l'overdose psychédélique sans saveur et habituelle de la franchise. Et encore, je suis un peu conciliant avec "Madagascar 2 : La grande évasion" car il exploite un scénario maintes fois utilisé. Mais comme la formule marche, je lui accorde exceptionnellement mon attention. Dans la grande tradition des longues sagas cinématographiques, il est de nos jours acquis que la quasi-totalité des suites réussies sont celles qui font un voyage dans le temps et remontent aux origines. C'est un "twist" dramaturgique bien connu qui apporte un nouvel élément censé se dérouler longtemps dans le passé, et qui s'était forcément produit bien avant les événements racontés dans le premier volet. Cela permet ainsi de renforcer et crédibiliser quelque chose qui, en fin de compte, n'avait tout simplement pas forcément été pensé ou utilisé dans le volet précédent. "Madagascar 2 : La grande évasion" c'est un peu tout ça à la fois, puisque nous remontons aux origines, là où tout a commencé. C'est-à-dire
au beau milieu de l'Afrique, lorsque Alex n'était encore qu'un lionceau en liberté dans une réserve naturelle, avant qu'il ne devienne la superstar du zoo de New-York
. Dans ce second volet, bien des années plus tard et tout juste après la fin du premier film, nos quatre personnages
quittent enfin les rivages de l'île de Madagascar dès les premières minutes pour s'envoler, ou plutôt se cracher, pile poil au bon endroit, pour renouer avec leurs familles respectives
. Bien entendu, le choc culturel est tellement disproportionné que les problèmes vont l'être tout autant. Le long-métrage s'efforce de faire une place aux quatre protagonistes, mais c'est principalement Alex sur lequel est recentré la quasi-totalité de l'intrigue, faite la plupart du temps de bons gros clichés. Bien entendu, ils vont très vite réaliser que leur place n'est pas ici. Malgré tout, ils vont faire en sorte que leur passage en Afrique ne soit oublié de personne. Après tout, ce sont des stars de la mégalopole américaine ! Niveau humour, "Madagascar 2 : La grande évasion" ne vole pas plus haut que le premier film, ne se contentant que de recycler à outrance les mêmes gags potaches que le premier film. Dreamworks nous ramène même la vieille mamie imbuvable dont le caractère exubérant dépasse allègrement l'ineptie. On doit aussi supporter l'apparition régulière des quatre pingouins (qui n'en sont pas, je vous le rappelle au cas où vous l'ignoriez) qui n'apporte rien de bien intéressant au récit, de sa Majesté Julian ennuyeux au possible et de son fidèle acolyte pas vraiment mieux exploité. La seule bouffée d'oxygène vient de Morty, sur lequel j'ai flashé car plus déluré encore qu'un Scrat. Enfin, quoi que, je crois que c'est surtout à force de regarder les gags stupides du film, que j'ai fini par m'attacher à ce personnage quasiment inexistant dans ce second volet, parce que je n'adhère pas du tout à cet humour jamais subtil, qui me révulse totalement. Problème, la saga "Madagascar" l'inscrit en dur dans son ADN depuis ses origines, expliquant pourquoi je n'adhère pas à cette saga. Visuellement, "Madagascar 2 : La grande évasion" se situe un cran légèrement au-dessus du premier volet, sans briller plus que nécessaire. On se satisfera des arrières-plans un peu plus détaillés et vivants qu'auparavant, mais globalement ils restent tout aussi vides. Les décors ne sont là que pour servir l'intrigue sans jamais chercher à la sublimer. Auditivement, nous sommes une fois de plus en présence d'un melting-pot hétéroclite sans aucune réelle saveur, exhumant des tubes anglo-saxons qu'on aurait beaucoup aimé oublier, la bande originale semblant d'ailleurs n'avoir été conçue que comme une vaste fresque nostalgique destinée à un groupe de comédiens en pleine période vintage. Pas de quoi se ruer dans le commerce pour l'acheter donc, puisque le peu de musiques spécialement conçues pour le film sont tellement anecdotiques qu'on n'y prête aucune attention durant le film. Vous l'aurez compris si vous avez eu le courage d'arriver jusqu'ici, "Madagascar 2 : La grande évasion" n'est pas l'opus qui me réconcilie avec la saga. Constitué de la même manière que l'opus précédent, la plupart des défauts du premier film y sont ici parfois exacerbés. Toutefois, je lui accorde un bon point vis-à-vis du traitement du personnage d'Alex, qui a le mérite d'être beaucoup plus subtil que d'ordinaire. Sa relation avec ses parents, certes dans un scénario archi-connu, a le mérite d'être exploitée avec intelligence et surtout sans niaiserie. C'est donc pour moi un véritable soulagement qui me permet d'aller jusqu'au bout de la durée du film sans émettre continuellement des soupirs d'exaspération. Un film d'animation passable au final, meilleur que le premier film