Après le succès (que je ne comprends toujours pas) de Madagascar premier du nom, il ne fallait pas s’attendre à ce que la production délaisse nos animaux déjantés comme ça, qu’une suite allait voir le jour tôt ou tard. Pour preuve, Shrek 2 n’avait pas attendu longtemps pour apparaître sur les écrans. Que les fans d’Alex, et Marty and co se rassurent, il aura fallu attendre trois ans pour que sorte Madagascar 2. Une séquelle que je n’attendais pas spécialement, vu ce que je pensais déjà du premier. D’autant plus que les critiques, en général, se sont montrées moins convaincantes envers ce volet. Là non plus, je ne comprends pas…
Pourtant, à première vue, rien ne semblait avoir changé depuis le premier opus. Les graphismes, bien qu’amélioré avec le temps et un budget bien plus conséquent (150 millions de dollars), arborent toujours des traits anguleux et grossiers. L’humour ne vole toujours pas haut. Les personnages manquent toujours autant de charisme et se font piquer la vedette par les pingouins qui (à mon sens) s’en sortent mieux que dans le film précédent. Des seconds couteaux qui se montrent inutiles et barbants (encore une fois King Julian). Hans Zimmer n’est pas reconnaissable, ne livrant aucune composition digne de ce nom, son travail étant qui plus est parasité par les chansons (I Like to Move It) qui pullulent dans ce film. Non, toutes les recettes du premier film ont été reprises dans cette suite sans chercher à se renouveler, voire à s’améliorer. Mais contrairement à la majorité des critiques, j’ai bien plus apprécié cette suite et ce pour deux raisons.
La première étant que ce long-métrage propose enfin un véritable scénario. L’opus précédent n’était qu’un amoncellement de gags, où les protagonistes n’étaient identifiables que par leur trait de caractère respectif. Ici, chacun possède une histoire :
Alex retrouve sa famille et doit y trouver sa place en prouvant qu’il est un lion et non la simple coqueluche du zoo, Marty cherche à savoir ce qui est unique chez lui, Melman est amoureux de Gloria même s’ils appartiennent à des espèces différentes, Gloria cherche l’amour alors qu’elle l’a sous ses yeux
… Certes, ces diverses trames n’ont rien de bien transcendantes et n’ont pas de quoi crier à l’originalité, mais elles ont le mérite de donner du corps à l’histoire et d’approfondir les personnages, qui trouvent enfin un quelconque intérêt vis-à-vis du spectateur. Ils se révèlent être plus attachants que pour le volet précédent, et c’est bien plus agréable que de les voir sauter dans tous les sens pour rien.
La seconde, lié à ce travail d’écriture, c’est un rendu final beaucoup plus calme que Madagascar premier du nom. Encore une fois, les blagues délivrées par ce long-métrage ne feront rire que les plus jeunes, mais ces dernières ne sont pas aussi omniprésentes, nous laissant le temps de respirer par des séquences émotives bienvenues. C’est moins hystérique et soûlant, cela arbore moins le côté caca prout, et purée que ça fait du bien !
Après, il ne faut pas non plus crier victoire, car Madagascar 2 a beau être supérieur à son prédécesseur, il ne l’est que très légèrement. Hormis les défauts déjà énoncés, il est vraiment navrant de voir qu’avec un tel budget, le long-métrage ne propose toujours pas quelques moments ayant de l’envergure. Des séquences qui auraient titillé notre soif de spectaculaire et de magie mais qui se retrouvent une fois de plus à ras les pâquerettes à ce niveau-là. Sans compter que le script se montre encore assez paresseux, ne prenant jamais le temps d’approfondir les nouveaux personnages (Zuba, Makunga, Moto Moto) et préférant ne se concentrer que sur les anciens (nos quatre héros mais aussi les pingouins, les lémuriens et les chimpanzés).
Tout en livrant des détails sortis de nulle part, comme la tâche de naissance d’Alex, visible dans cette suite mais pourtant absente du premier opus (il suffit d’observer le coussinet de sa patte avant droite).
Madagascar 2 ne sera pas le DreamWorks le plus marquant de l’histoire de l’animation. Cette suite ne reposant que sur les acquis du premier. En améliorant certains, il arrive à s’en sortir un peu mieux que ce dernier. Mais pas suffisamment pour être aussi jouissif et palpitant qu’un Shrek ou un Âge de Glace. Quant à le comparer à un Pixar, nous n’en sommes, bien évidemment, pas encore là !