J'ai vu il y a quelques temps le film de René Allio "Moi Pierre Rivière, ...". J'étais curieux de voir quel pouvait bien être l'intérêt d'un retour sur place 30 ans plus tard. Et peu à peu, ces témoignages de paysans normands construisent une représentation de ce qu'est le cinéma, comment il se construit. Car à côté de ces souvenirs évoqués par les acteurs d'un été, Nicolas Philibert nous explique comment s'est fait le film, quelles difficultés a dû surmonter Allio, comment il a dû couper certaines scènes pour rentrer dans le budget. Car c'est ça le cinéma : un mélange d'art et de commerce. Il y a toujours un décalage entre ce que le réalisateur veut faire et le film qu'il nous délivre. Car l'argent (et les producteurs) est un élément essentiel et qu'il faut faire avec ce que l'on a. Alors bien sûr, certaines digressions sont moins intéressantes. Mais le plaisir de retrouver Claude Hébert, de connaître son parcours atypique, de voir ce qu'il est devenu nous font vite oublier ces petites faiblesses.
Film passionnant et attachant, dans la veine d'"Etre et avoir", et qui fait regretter que les salles ne diffusent pas dans le même programme le "Moi, Pierre Rivière..." de René Allio, qui en est la trame. Du cinéma sincèrement humaniste en restant humble, loin du folklore d'un récent documentaire nataliste...
Il n'est pas nécessaire d'avoir (re)vu "Moi Pierre Rivière etc." pour apprécier ce film assez étrange sur le temps qui passe, les fantaisies des destinées, et le caractère fondateur de certains événements , ici le tournage d'un film - génial- il y a trente ans. Remarquable discrétion du réalisateur que l'on sent cependant plein de mélancolie, sinon pourquoi le dernier plan du film. Film réussi et attachant, donc à voir!
J’ai été voir ce film un soir de frénésie rugbystique (nous étions trois dans la salle) sur le seul nom du réalisateur, car j’avais adoré « Être et avoir ». J’en suis sorti ému et enchanté, parce que l’air de rien, par petites touches, cette plongée dans le temps parvient à nous captiver. L’auteur nous montre comment un film tourné il y a 30 ans a bouleversé la vie des acteurs non professionnels qui l’ont tourné, mais aussi (ce sera la révélation très émouvante de la fin) la sienne. Film à conseiller à tous ceux qui ne sont pas rebutés par un peu de réflexion, en ces temps d’adoration des Dieux du Stade…
Nicolas Philibert est un grand réalisateur de documentaires et il le prouve une fois encore avec ce surprenant "retour en normandie". Trois histoires s'entremêlent : celle de Pierre Rivière, celle des acteurs de l'époque recrutés en arpentant la campagne et celle de ces mêmes acteurs d'un film, retrouvés par le réalisateur 30 ans plus tard. Ce film est aussi l'occasion de porter un regard sur un monde paysan en pleine mutation et ce n'est pas le moindre des ses intérêts.
Le cinéma doit être le reflet de la vie ne dit-on pas ! Ici nous avons une réalisation "authentique" La caméra fixée sur des témoins d'une expérience de tournage.On refait le casting dans des retrouvailles.A VOIR ! J'ai accroché durant tout le film !Leçon de simplicité !
Voilà un documentaire assez inattendu : il parle d'un film qui a plus de 30 ans, avec des acteurs amateurs,... Mais il n'est pas nécessaire d'avoir vu le film "Moi Pierre Rivière" pour se laisser emporter par ce récit très simple, modeste et honnête vis à vis de ces acteurs d'un film. Des tranches de vie, quelques détours inattendus (la visite de la prison, ce couple qui raconte la schizophrénie de sa fille), des corps ballotés par les difficultés de la vie. Et une grande franchise de l'auteur, qui intervient en voix off et qui n'hésite pas à afficher les raisons profondes qui l'ont poussé à réaliser ce film. Un très beau ocumentaire, que je conseille vraiment d'aller, même si on ne sait rien du film original, de Nicolas Philibert ou autre.