Pour leur quatrième long-métrage, les frères Polish (le monstrueux Northfork) changent clairement de registre et s'intéressent à une fable moderne où un homme se met en tête d'aller dans l'espace par ses propres moyens. Un pitch osé, qui ne peut être qu'au final casse-gueule. Car si cette improbable histoire mettant en avant l'éternel rêve américain peut s'avérer gentillette pour une comédie familiale, le fait d'en faire un film des plus sérieux est en revanche très risqué. Ainsi, The Astronaut Farmer va prodiguer de manière quelque peu poussive le fait que tout homme sur terre peut réaliser ses rêves, aussi fous soient-ils. Mouais... En soi, le long-métrage est bien réalisé, avec des acteurs convaincants, une histoire qui tient la route et des effets spéciaux réussis, notamment ceux orchestrés sur la fusée. Malheureusement, si les détails techniques sont au top, le reste du film l'est nettement moins : on a effectivement peine à croire cette histoire improbable qui appuie là où ça fait mal (pour un Américain moyen) : on peut pas briser les rêves d'un homme, surtout quand on a dit à ce dernier quand il était gosse "qu'il pouvait être ce qu'il voudrait quand il sera grand". Alors oui on se prend d'empathie pour ce fermier nommé Farmer (très bon Billy Bob Thornton, comme d'habitude) et pour sa petite famille attachante tandis qu'on froncera les sourcils face aux méchants dirigeants de la NASA qui veulent pas le voir voler dans l'espace parce que l'espace est aux Américains et ils en font ce qu'ils veulent non mais. Aussi, le film se regarde gentiment tout en ayant constamment envie de s'infliger un facepalm à chaque rebondissement, le scénario n'épargnant aucune exagération faisant de l'histoire un véritable film de science-fiction. Au final, on n'y croit pas mais comme beaucoup de films américains, on se laisse porter sans rechigner, bien qu'on préférera ici un bon vieux Armageddon nettement plus divertissant (tiens, Billy Bob jouait le même rôle d'astronaute déchu !). Toujours inédit en France, The Astronaut Farmer voit ses chances de débarquer directement en DVD de plus en plus réduites, même avec la courte présence de Bruce Willis...