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TTNOUGAT
587 abonnés
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4,0
Publiée le 19 janvier 2017
Voici un film unique (à ma connaissance) car il est l’inverse d’un livre qui utilise quelques illustrations par çi par là. Ici, il s’agit d’un film qui utilise un livre pour y mettre l’essentiel de ses thèses sous formes de panneaux comme le fait le cinéma muet. Les images ou les extraits d’œuvres cinématographiques n’étant là que pour nous faire réfléchir aux propos de Guy Debord. Sur le fond tout ce que dit Guy Debord peut être facilement contredit car nous sommes dans le pur domaine des pensées humaines plus ou moins spéculatives… Les mathématiques et la physique étant infiniment loin. Chacun en pensera ce qu’il veut. Pour ma part j’avoue avoir été surpris par la qualité de la construction de ce que j’appellerais plus volontiers un document et bluffé par sa forme. Guy Debord qui désire condamner le spectacle nous en offre un superbe. Comme il est lettré et qu’il a du talent, il n’a n’a choisi que du beau. Son film de montage n’a rien à envier aux maitres de cet art. En 2017, le lettrisme et les situationnistes étant passé de mode, comment ne pas sourire devant ses thèses (théses certes dont la plupart sont devenues réalité mais pour des raisons inhérentes à la nature humaine et non par volonté) et ne pas aimer, lorsqu’on est cinéphile, le spectacle qu’il nous a offert.
Même si je n'avais pas forcément adoré, loin de là In girum imus nocte et consumimur igni du même auteur, j'avais tout de même envie de voir ce qui semblait être la pierre angulaire de son oeuvre et j'ai fait la même erreur que pour son autre film, je l'ai vu en film, or là le bouquin existe et c'est ça que j'aurai dû lire.
J'ai les mêmes reproches, ces phrases interminables qui font qu'on a oublié le sujet à la fin ce qui rend le tout assez peu compréhensible et fluide. Cependant sachant que le fond pouvait réellement me plaire j'ai fait un effort de compréhension (bien que je reste persuadé qu'en livre ça passe mieux) et effectivement ce que dit Debord est très intéressant, assez captivant malgré la voix monocorde (qui peur transformer le film en très bon simulateur de sieste si on n'y fait pas gaffe) parce qu'il raconte un tas de trucs très vrais.
C'est un film que beaucoup de gens devraient voir je pense, notamment ceux qui viennent déféquer avec beaucoup d'autosatisfaction sur le soi-disant cinéma d'auteur qui serait chiant, réaliste, et qu'il ne va pas au cinéma pour voir ce qu'il voit dans la vie de tous les jours. Je pense que s'il est assez malin pour comprendre le centième de ce que raconte Debord (ce qui n'est pas gagné non plus) il devrait se remettre en question et remettre en question sa façon de consommer du spectacle.
J'ai particulièrement adoré le début où Debord parle de la superficialité du spectacle au détriment du vrai, pour moi qui suis sans cesse à la recherche du vrai (et donc du beau) au cinéma ça me parle forcément lorsque l'on voit les productions stéréotypés où rien n'est vrai, tout est faux avec des enjeux perchés au possibles et n'ayant plus rien à voir avec la réalité.
Ceci me rappelle aussi un court métrage de Godard : "Faut pas rêver/quand la gauche aura le pouvoir" qui expliquait que la télé n'a pas de rapport avec les gens, finalement c'est également (et malheureusement) le cas du cinéma ou du moins d'une partie du cinéma.
Après c'est un film très dense, voir même beaucoup trop et il faut s'accrocher pendant l'heure et demi que ça dure, du coup forcément on laisse passer des trucs, et contrairement à d'autres auteurs essayistes que j'apprécie (Godard ou Marker justement) il n'y pas une envie de faire de la poésie, de jouer avec le cinéma et ses caractéristiques pour créer le beau, Debord est juste là pour exposer sa thèse, ses idées.
J'essayerai de voir "Réfutation de tous les jugements, tant élogieux qu'hostiles, qui ont été jusqu'ici portés sur le film 'La société du spectacle'" pour voir à quel point il va dire qu'on s'est tous planté, mais je vais surtout tenter de me procurer son bouquin, parce que je ne suis pas certain d'avoir de réels points de désaccord avec lui, si ce n'est que finalement il montre des extraits d'Eisenstein, Ford, Welles... et que je les adore...
En tous cas une chose est certaine c'est que les idées de Debord sont intéressantes voir sans doute capitales.
Un retour sur son propre livre par son auteur à la lumière des évènements de 68, de la Révolution des œillets… Le film est une sorte de jalons avant les « Commentaires sur la société du spectacle». Le début du film, avec la diction du livre et le prolongement de la théorie par l’image est vraiment subjuguant Le texte a toujours une force annonciatrice extraordinaire, servie par un style, un phrasé implacable, et de fait, son thème est totalement en phase avec l’art audiovisuel. La fin est à la fois plus sentimentale et polémique, et plus auto-justification également. Moins fulgurante en tout cas.
"La Société du spectacle" est un film situationniste réalisé par Guy Debord en 1973. Guy Debord, auteur, artiste, cinéaste, poète et fondateur de l'internationale situationniste est un intellectuel français qui détourne des films et des images pour illustrer son propos sur la marchandisation du monde. Comme tous les films situationnistes, c'est inclassable, entre chef-d'oeuvre et somnifère. Une réflexion sur l'aliénation de la société du spectacle pourtant nécessaire et toujours d'actualité.
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3,0
Publiée le 22 juin 2014
« Ce que le spectacle a pris à la rèalitè, il faut le lui reprendre ! » , dèclarait l'agitateur, l’ècrivain et le cinèaste Guy Debord dans cette mise en images de son texte majeur, qui entend nier le spectacle au sein même du dispositif spectaculaire! Extraits d'actualitès filmèes où dominent les scènes de reprèsentation du pouvoir politique, de rèvolte et de rèpression, dètournement de fictions ou de publicitès : ce film documentaire de 1973 est construit comme un immense collage d'images sur lequel se greffe, en voix-off, le texte de Debord! Ce thèoricien de l'Internationale situationniste, mouvement esthètique et politique, qui dans les sixties, prônait la subversion radicale, a tirè sa rèvèrence depuis (le 30 novembre 1994). Quelques quarante ans après l'adaptation filmique de son texte phare, on se souvient encore de son art et de son temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître! A dècouvrir...
Film de 1973 avec en voix off des extraits du livre de 1967 et des extraits de films ou d'actualités. Les sentences assénées sur un ton monocorde sont parfois pénibles dans le verbiage gauchiste des années 1960 et pourtant il se dégage une certaine lucidité non seulement sur la société de consommation capitaliste (société du spectacle diffus) mais aussi sur le système bureaucratique des pays de l'est (société du spectacle concentré).
De la mélancolie ? Où ça ? Cette bonne vieille rengaine du Debord mélancolique que chacun reprend sans la remettre en question et colporte docilement. Vous n'avez rien trouvé de neuf et de plus juste à dire à son sujet ? Alors taisez vous. "Cache toi, objet !" comme l'inscrivaient les Situationnistes sur les murs de Paris en mai 1968. Ce film et son auteur sont encore tellement vifs, brûlant, qu'ils ne suscitent que réactions épidermiques, rejet, déni, maspérisation en tout genre ou fascination médusée de quelques fans pétrifiés d'idolatrie. Eisenstein voulait adapter le Capital de Marx à l'écran ; Guy DEBORD a porté lui-même et de la meilleure manière son livre au cinéma. D'un geste, il renvoit chacun à ses études, les Godard et compagnie, en faisant une nouvelle fois et d'une façon nouvelle un usage inédit du cinéma. Et il a répondu aux misérables critiques au cinéma encore, avec "Réfutation de tous les jugements" qu'il faut voir à l'issue. La vérité est toujours révolutionnaire !!!
Succession d'images d'archive, d'extraits de film et de poitrines d'archive, sur un commentaire incompréhensible, juxtaposition aléatoire de noms et d'adjectifs afin de construire des phrases improbables.
Alors voici le film mythique de celui qui a ouvert de sa pensée le monde au situationniste, mouvement trop complexe pour le definir içi. Film choc, sans concéssions, indispensable...
Une des plus belles descriptions de la société contemporaine. spoiler: « Et sans doute notre temps... préfère l'image à la chose, la copie à l'original, la représentation à la réalité, l'apparence à l'être... Ce qui est sacré pour lui, ce n'est que l'illusion, mais ce qui est profane, c'est la vérité. Mieux, le sacré grandit à ses yeux à mesure que décroît la vérité et que l'illusion croît, si bien que le comble de l'illusion est aussi pour lui le comble du sacré. » NE TRAVAILLEZ JAMAIS!