Claude e ses amis truands rackettent les boites de nuit, dévalisent et tuent des porteurs de magots, font dans le trafic de drogue et la prostitution, entre autres joyeusetés. Quand Claude est arrêté et condamné, certains veulent prendre sa place.
Les atouts du film sont sa distribution, son sens du rythme et son ambiance. Benoit Magimel campe de manière étonnamment réaliste un Alex inquiétant de douce froideur, Philippe Caubère sait entrer dans la peau d’un chef de bande ultraviolent et paranoïaque, les autres membres du clan sont tous incarnés de façon réaliste. Par ailleurs, l’alternance de moments forts et de temps plus calme donne à l’œuvre la respiration qui convient, et participe à la création d’une ambiance oppressante, certes glauque, mais forte, et soulignée discrètement par la musique de Bruno Coulais. A noter qu’il y a moins de recherche formelle dans cet opus.
D’autres traits sont en revanche critiquables. D’abord un scénario qui semble se chercher, ne se centrant que très progressivement sur les rapports Claude - Alex, et ne les traitants en fait que peu. Le choix des scènes est également discutable, vouloir être réaliste n’induisant pas nécessairement qu’il faille montrer des tortures ou des rapports sexuels explicites. Complaisance donc, et vacuité du propos, tels sont les griefs, et ils ne sont pas minces. Âmes sensibles s’abstenir !
A la fin de cette trilogie (scènes de crime, agents secrets, truands), les traits caractéristiques du metteur en scène Frédéric Schoendoerffer se précisent : un intérêt portés aux personnages plus qu’à l’intrigue, ce qui conduit à filmer des tranches de vie. Peu importe donc la complète cohérence de l’action ou son parfait achèvement. Le héros Schoendoerfferien est un homme qui fait ce qu’il à faire, mais qui le fait avec un désenchantement croissant, se demandant de plus en plus si ça en vaut la peine et où cela va le mener.