"Si comme moi, au début de cette belle année 2007, vous avez passé vos soirées à lorgner vers des talk shows français poisseux présentés par des requins, alors vous l'avez forcément vue. Béatrice Dalle, et son discours un brin démago : "Y'en a marre des films qui veulent faire croire qu'être un gangster c'est cool, nous on a voulut montrer que c'est pas bien !".
Tel un critique pervers aiguisant ses vannes les plus tranchantes, j'en bavais déjà.
Mais alors quand je vis cette incroyable bande annonce, qui prend bien soin d'aligner absolument tous les clichés du genre, avec des billets de 50 euros forcément sales, des flingues, des femmes à poil, des slogans chocs style "qui veut le pouvoir ? Qui a trahit ?" et Philippe Caubère cachetonnant comme si sa vie en dépendait, j'ai su que j'allais tomber sur quelque chose de grand.
Le scénario tourne en gros autour d'un caïd hilarant (Philippe Caubère donc, croisement entre un Tony Montana de pacotille et un Joe Pesci sans le sens de l'humour), son tueur à gage préféré (Benoit Magimel, qui commet l'exploit de se la péter encore plus qu'un Romain Duris qui jouerait Napoléon), et d'autres personnages dont on se fout plus ou moins, même si on retient tout de même Tomer Sisley qui n'a tout simplement pas la gueule de l'emploi et Béatrice Dalle, moins bonne actrice dans le film que dans les campagnes de promos. Pendant 1h40 environ, ils tuent, torturent, baisent des putes (pas d'autres mots), frappent des femmes, parlent proxénétisme en bouffant des huîtres, enfoncent des battes de baseball là où on a pas idée… Bref, de bien vilaines activités, et en plus, ils en ont même pas honte. Pourquoi ? Et bien parce qu'ils sont cruels et ont soif de pouvoir. Point. Chez Frederic Schoendoerffer, les personnages n'ont pas besoin de psychologie. Ils ont un flingue à la place des parties génitales, POINT !
Comme la promo nous l'a assené, c'est un film REALISTE. Un film réaliste, dans les films français à prétention "auteurisante", c'est f