Venom est un métrage qui commence sur des bases originales mais qui s’avère finalement très quelconque, film d’horreur banal qui joue faussement aux durs.
Le casting n’est pas déplaisant, mais il est totalement fadasse, transparent, héritant de manière générale des personnages les plus classiques qui se puissent voir dans un métrage de ce genre. Des jeunes, peu caractérisés, pas très intelligents pour l’essentiel, qui traversent leurs aventures sans retenir le moins du monde l’attention. Aussi les interprètes, même s’ils n’ont pas l’air d’être mauvais, ne parviennent guère à intéresser, et on se contrefiche littéralement de ce qui peut leur arriver au bout du compte. Dommage.
Le scénario n’est pas non plus enthousiasmant. Le film est court, certes, mais il n’en est pas pour autant assez mal fichu. Il démarre lentement (premier meurtre du croquemitaine au bout d’une bonne demi-heure), et s’il part sur des bases audacieuses, avec un monstre différent, une plongée potentiellement bienvenue dans les mythes vaudous, malheureusement rien de cela. Le film s’oriente vers le slasher très banal, le vaudou est limité à bien peu de choses finalement, et la conclusion est très peu convaincante. Ainsi reste à Venom quelques scènes spectaculaires. J’oubliais encore de préciser que le film ne lésine pas sur les poncifs, en particulier lorsqu’il s’agit de rester figer comme un idiot pour aimablement se faire dézinguer par le méchant.
Visuellement Gillepsie n’a pas beaucoup changé son style depuis Souviens-toi l’été dernier, et il nous ressert un travail approchant, ce qui donne à ce Venom un côté année 90, post-scream dans certains de ses meurtres assez sympathique par l’aspect rétro. Après Gillepsie se débrouille bien aussi dans les scènes importantes du métrage (l’accident notamment) et le résultat est de ce point de vue convaincant. C’est déjà moins le cas des décors. Difficile de ce croire réellement dans les bayous du sud de l’Amérique, on est loin d’une ambiance Louisiane comme le film semble vouloir l’instaurer. Je m’attendais à beaucoup mieux. La photographie est du même acabit, trop sombre, manquant de personnalité, ne restituant pas une réelle ambiance. Alors Venom ne se rattrape pas non plus énormément avec sa créature, qui n’est finalement pas franchement impressionnante. Heureusement que le film distille quelques effets horrifiques soft d’assez bon aloi, et dispose d’effets spéciaux convenables. La bande son est en revanche faible, ayant été visiblement délaissée.
Pour ma part Venom ne m’a pas réellement enthousiasmé. Passé un bon départ, l’ensemble s’enlise finalement dans une réelle banalité, une dimension quelconque qui lui est nuisible. C’est un produit très formaté, qui se laisse regarder mais ressemble tout de même à un gâchis. Je lui donne 2, et c’est presque bien payé.