Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Un visiteur
1,5
Publiée le 1 août 2012
Dès le départ, on se demande ce qu'est venu faire Humphrey Bogart dans ce film au démarrage poussif. Face à lui, on trouve un Robert Morley ventripotent qui dirige un trio d'escrocs bouffons qui l'accompagne, dont Peter Lorre avec ses yeux de grenouille dans un rôle d'aigrefin insignifiant, le major Ross (avec son faux air de Charlot) et Ravello (Marco Tulli), l'homme au visage en lame de couteau. Comment réussir un four avec ce quatuor de minables ! Si l'on y ajoute une Jennifer Jones en potiche faussement distinguée et une Gina Lollobrigida dans une composition dérisoire, les deux cruches tombant réciproquement amoureuses de l'autre mari. Sans oublier un capitaine de navire hystérique et un nobliau anglais paranoïaque. Quant à l'aventure, on se demande où elle est, tout n'est qu'une suite de dialogues encombrants dans des décors pratiquement inexistants dénonçant un manque de moyens évidents. Nul n'était besoin de réunir une telle brochette de stars sous la houlette d'un John Huston ô combien chevronné pour produire un tel navet. Bref, une sous-production hollywoodienne particulièrement ennuyeuse à l'intrigue désopilante. La scène au sujet de la malle volée dans le bureau du capitaine m'a fait éclater de rire, tellement c'est nul, notamment avec l'idiot de Ravello qui s'est trahi bêtement. Ce n'est ni un film d'aventure ni un thriller mais seulement une grosse bouffonnerie jusqu'à la scène finale. Heureusement, quelques instants de drôlerie viendront vous desserrer les mâchoires.
Inclassable et ne ressemblant qu'à lui-même, « Plus fort que le diable » ressemble presque à un grand trip entre potes, sauf que les potes en question s'appellent John Huston et Truman Capote. Il y a bien une intrigue, mais elle est difficile à raconter. Il y a beaucoup de rebondissements, mais là encore en parler ne serait-ce qu'un peu vous gâcherait la surprise. Cela n'en est pas moins une œuvre totalement « hustonienne », où l'on retrouve aussi bien les thématiques chères au réalisateur que ses héros désabusés. Ces derniers ont beau être passionnants, grâce notamment à des dialogues souvent réjouissants, ils reflètent fort bien la conception très pessimiste qu'à Huston de l'humanité. En gros, les hommes sont des lâches ou des imbéciles et les femmes des nymphomanes (remarquez, quand elles sont interprétées par les somptueuses Jennifer Jones et Gina Lollobrigida, on ne va pas s'en plaindre!), tous obnubilés par l'argent et le pouvoir. Autant dire que tout le monde en prend pour son grade, sans pour autant que le réalisateur du « Faucon maltais » perde un instant son sens remarquable du rythme et son humour ravageur, nous offrant ainsi un film hybride souvent imprévisible, où même Humphrey Bogart s'amuse à parodier son image. On en oublierait presque le budget limité (mais bien exploité) pour nous concentrer uniquement sur l'intelligence et le cynisme de l'entreprise, perle méconnue ne demandant qu'à ne plus l'être. Un régal.
C'est sûrement le film le plus délirant de John Huston. Co-écrit avec Truman Capote qui était arrivé à la rescousse en cours de route, "Plus fort que le Diable" est un joyeux délire entre potes. Et pas n'importe lesquels ! John Huston embarque dans cette aventure rocambolesque une pléiade d'acteurs fabuleux dont Humphrey Bogart qui mène la petite troupe avec son talent habituel. Les péripéties et rebondissements se succèdent à un rythme effréné, de manière plus ou moins vraisemblables mais on finit par ne pas y attacher trop d'importance tant le plaisir est évident et tant les personnages dépeints sont hauts en couleurs.
Une comédie policière loufoque ou tout le monde espionne tout le monde, ou tout le monde ment, où les couples se font et se défont sans trop de problèmes, tout cela sur fond de cupidité… Pas si grave, semble nous dire Huston, puisqu'il s'agît là de la nature humaine, sauf (parce qu'il y a quand même un interdit à ne pas franchir) quand ça va jusqu'au meurtre. Un Huston peu connu et tout à fait jubilatoire.
13 695 abonnés
12 418 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 26 février 2014
Histoire loufoque qui coûta beaucoup d'argent et sublimes extèrieurs italiens! C'est le menu qui vous attend dans "Beat the Devil" de John Huston! La lègende veut que Truman Capote ait totalement rèècrit le film et qu'il semble s'être fort bien entendu avec Humphrey Bogart durant le tournage! Malgrè un très mauvais accueil aux Etats-Unis à sa sortie, c'est un film qui vaut le coup d'oeil pour sa distribution èclatante (Bogart, Jennifer Jones, Gina Lollobrigida, Peter Lorre...) et pour son rècit involontairement fascinant, plus proche de l'avant-garde que du style dominant! Sous les traits d'un avide aventurier, Robert Morley (le second film avec Bogart) s'inscrit dans la lignèe des personnages stèrèotypès interprètès par Sydney Greenstreet (dommage qu'il ne joue pas dans le film), un autre acteur corpulent que Morley admirait beaucoup! Plutôt qu'une parodie, cette aventure « hustonienne » à l'italienne constitue donc un agrèable divertissement, Bogart ètant à l'èvidence le point focal autour duquel "Beat the Devil" devait s'organiser...
Treize après, Huston transporte son équipe du "Faucon maltais" (Robert Morley remplaçant Sydney Greenstreet tout juste décédé) en Italie. L'intrigue tricotée par Hashmett en 1941 était pour le moins complexe voire incompréhensible. Huston conserve cet aspect confus remplaçant la fameuse statuette par des hypothétiques mines d'uranium africaines et avec l'aide de Truman Capote fait basculer le film à la limite du burlesque. Le tout ciselé par des dialogues qui font souvent mouche. Deux starlettes ont fait leur apparition , la très jeune GIna Lollobrigida apporte la touche d'exotisme indispensable,tandis que la gracile Jennifer Jones tente de relancer une carrière qui n'a pas vraiment décollé depuis "Duel au soleil". Bogart quant à lui semble tout-à-fait à l'aise dans ce rôle d'escroc à la gomme qui lui permet de rompre grâce à son pote Huston avec l'image de dur qui lui colle à la peau. Le film déjà loufoque dans le petit port italien où l'équipée est en villégiature forcée plonge carrément dans le délire à bord du rafiot emmené par un capitaine encore plus alcoolique que Bogart lui-même, c'est tout dire. Du grand n'importe quoi signé Huston ce qui demeure un gage de qualité.
Alors que le titre laissait présager un film sombre et vicieux, "Beat the Devil" n'est en fait qu'un petit mélange de film noir (pour son intrigue difficilement compréhensible) et de comédie. Mais le croisement entre les deux genres ne fonctionne absolument pas, la faute à un scénario alambiqué qui piétine longtemps et à des gags qui font au mieux sourire mais qui laissent le plus souvent de marbre. Malgré la bonne entente entre tous les acteurs et le plaisir que semble prendre Huston derrière sa caméra, on peine à être véritablement emballé dans ce suspense se muant en film d'aventures lors d'une seconde partie légèrement plus convaincante – la séquence sur le bateau – où une intensité naît enfin. "Beat the Devil" reste un film mineur dans la filmographie de Huston, une parenthèse facilement oubliable.
Une sorte de patchwork décousu de tous les genres, thriller, aventure, comédie qui ne convint jamais vraiment. Le coté comédie arrive tout de même à nous divertir par quelques bonnes scènes mais il n'y a jamais de vrai dynamique dans ce film.
La rencontre d'Huston avec la comédie à l'italienne. On a le sens de l'imposture du premier, la satire et les trognes de la seconde. Le problème est l'artifice, le manque de cohérence du scénario. Ça se regarde comme une suite de scénettes réussies, avec les dialogues acides de Truman Capote.
Rapidement au début on sent que ce ne sera pas un grand Huston mais les personnages, les lieux et l'histoire laissent pressentir un bon film mais au bout d'une demi-heure Plus fort que le Diable avance plus que difficilement et s'enlise dans des dialogues certes bien écrits (la tirade de Peter Lorre sur le temps est bien trouvée) mais fatiguant de plus par moment un humour à la Laurel et Hardy pointe (je pense à la voiture dégringolant la chaussée). Niveau casting tout le monde tient bien son rôle par contre Jennifer Jones a un personnage agaçant. Un Huston mineur.
Avec "Plus fort que le Diable", John Huston s'essaie à la parodie du film d'aventures et je dois bien avouer que je n'ai pas été totalement conquis par l'ensemble. Car si la mise en scène du réalisateur de "Key Largo" tient ses promesses, j'ai par contre trouvé l'histoire guère emballante et pas si délirante que cela. Quant aux comédiens, ils cabotinent pas mal et en fait seulement Humphrey Bogart et Gina Lollobrigida ne m'ont pas déçu. On n'est donc certes pas en face d'un mauvais film non plus, mais j'en attendais bien mieux de ce long-métrage qui s'impose comme étant une oeuvre mineure chez ce metteur en scène.
Mouais. Ce petit film a quelque chose de sympathique, situé à mi-chemin entre la comédie populaire et le film noir. Film noir comique, pourrait-on dire... Seulement John Huston ne développe pas grand-chose dans ce Beat the Devil, que ce soit au niveau de l'intrigue laborieuse ou des personnages réduits à de simples caractères ( en ce sens celui de Peter Lorre n'est pratiquement pas exploité, chose regrettable pour un tel acteur ). On a également beaucoup de mal à saisir les réelles motivations des six personnages principaux bloqués entre une vague affaire de trafic d'uranium, une plantation convoitée par quatre d'entre eux et un voyage en bateau en partance pour l'Afrique. Par ailleurs la mise en scène a plutôt mal vieilli, aussi bien sur le plan des mouvements de caméra terriblement visibles que sur celui de la direction d'acteurs ( jeu grotesque, parfois même assez poussif, de Gina Lollobrigida ). Malgré ses quelques dialogues amusants - qui font d'ailleurs plus sourire qu'autre chose - Beat the Devil manque réellement de coffre, inéluctablement condamné au piège de l'immanence artistique. Pas déplaisant mais totalement anecdotique : on est loin d'un Key Largo, superbe film de John Huston dans lequel Humphrey Bogart tenait déjà le rôle-titre, quelques années plus tôt...
Comment J. Huston et T. Capote ont-ils pu pondre un tel navet ? Comment H. Bogart a-t-il pu se laisser entraîner dans une telle galère? Ce n'est pas loufoque mais stupide. Dommage pour les magnifiques paysages de la côte italienne et dans ce cas précis on regrette le noir et blanc.
Une bande de quatre pieds nickelés veulent s’associer avec un cinquième, Billy, un aventurier américain ruiné, accompagné de sa femme Maria, afin d’exploiter de l’uranium en Afrique Centrale. Après quelques péripéties l’un des quatre explique son plan à un escroc anglais et à sa femme, Gwendolen. Mais cette dernière tombe amoureuse de Billy, pendant que Maria essaie de séduire son Mari. Ils embarquent à bord d’un rafio douteux, sous les ordres d’un commandant caractériel et hystérique (Saro Urzi en grande forme). Bref c’est un tantinet compliqué et carrément déjanté, avec une histoire très vite rangée dans la classe des alibis, tant les évènements et les personnages prennent le spectateur par la main, dans un rythme étrange, où tout se bouscule, sauf la quête qui fait du sur place. Robert Morley est excellent dans le rôle du leader des bras cassés et Bogart offre une impressionnante démonstration d’auto parodie. Ils sont accompagné par deux actrices pétillantes, Jennifer Jones dans un rôle de tête à claques mythomane qu’elle assume complètement et Gina Lollobrigida séductrice qui navigue en finesse, évitant la vulgarité, montrant une fois de plus que cette beauté ultra sexy est avant tout une grande actrice. Huston aidé de Capote s’en sont donné à cœur joie et Oswald Morris photographie dans un noir et blanc qui comme d’habitude est somptueux. Certes, les dialogues sont parfois un peu long et la musique pas toujours aussi alerte qu’elle devrait (on rêve d’un Nino Rota à la partition). Regrettable également la sous exploitation de Peter Lorre. Mais tel quel, “Plus fort que le diable” offre une comédie souvent imprévisible et qui ne ressemble à aucune autre.