Omega Doom est un film assez faible d’Albert Pyun. Ce n’est pas son moins bon film, et il n’est pas exempt de quelques qualités, mais malheureusement il a aussi de beaux défauts !
Coté casting Rutger Hauer est généralement une valeur sûre de la série B sans gros moyens, et il le prouve encore une fois. Il livre une interprétation un peu froide, peu expressive, qui lui va bien, surtout dans le cadre de ce qu’il joue ici. Sobre, il n’en est pas pour autant monolithique, et donne un beau caractère à son personnage, un peu creux en revanche, et c’est dommage. Autour de lui gravite un casting sans grandes figures, mais qui n’est pas complètement absents de qualités. A noter la prestation très spéciale de Norbert Weisser, toutefois trop décalée par rapport à l’ambiance générale du film.
Le scénario est assez moyen. L’histoire en elle-même n’a pas un relief immense, mais surtout le rythme est mou et le film trop bavard. Alors parfois ce n’est pas mauvais de prendre son temps dans un film de SF post-apocalyptique, au contraire même c’est l’occasion de profiter d’un univers qui peut être parfois hypnotisant et passionnant (style Hardware). Le problème c’est que ce n’est pas le cas ici. Il ne se passe pas grand-chose, la psychologie peut vulgairement être caractérisée de « comptoir », et au bout du compte il n’y a rien de bien plaisant à suivre. Il est facile de décrocher assez vite de l’histoire.
Visuellement Pyun offre une mise en scène moyenne. Il y a de bonnes choses, surtout dans la première partie en fait, et le début laisse présager un métrage de bien meilleure qualité que l’impression qu’il nous laisse à la fin. Je retiendrai surtout une photographie élégante, qui ne manque vraiment pas de charme et installe une ambiance plutôt plaisante. Les décors apocalyptiques sont convaincants aussi bien qu’on ne change vraiment pas beaucoup de lieux et qu’ils finissent par devenir rébarbatif sur le long terme de ce fait. Il s’avère aussi qu’Omega Doom offre des effets visuels. Comme on peut l’imaginer la faiblesse des moyens aidants, ils ne valent pas grand-chose. Ils font vraiment très vieillots, et heureusement finalement qu’ils sont assez peu nombreux et présents, car ils auraient vraiment pu plomber le film au bout du compte. Quant à la bande son c’est un bon point, qui permet avec la photographie et les décors de donner un côté assez classieux et une ambiance pas désagréable à Omega Doom.
En clair voilà une série B de SF regardable mais pas géniale. Pyun ne s’en tire pas si mal que cela, mais il y a quand même de nets difficultés qu’il ne parvient pas à surmonter, et le résultat s’avère globalement trop juste pour pleinement mériter la moyenne. Je lui accorde tout de même 2, bien aidé par ses acteurs (surtout Hauer) et quelques qualités techniques et musicales qui lui confèrent une atmosphère assez prenante.