Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
ConFucAmuS
529 abonnés
951 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 21 février 2022
À l'instar d'un John Ford ou d'un Sergio Leone, Andrew Dominik a l'occasion de démystifier le western en s'attaquant à l'une de ses idoles, Jesse James. À la simple évocation de ce nom, on pense hors-la-loi au grand cœur, robin des bois au temps de la révolution industrielle. Une légende tellement implantée dans la mémoire collective qu'on a bien du mal à la dépasser pour y voir plus clair. Oublier le folklore, réhabiliter l'humain, il y a de ça dans la démarche du cinéaste surdoué à qui l'on doit Chopper. Le plus beau dans l'affaire, c'est qu'en réponse au mythe, il répond par un contre-mythe moins vendeur, mais beaucoup plus beau.
L'exposé le plus succinct suffit largement à stimuler l'imaginaire, l'interrogation ou les fantasmes. Dominik choisit d'en faire une fable de la désillusion. Qui était Jesse James ? Quel rapport entretenait-il avec sa notoriété ? Et avec son futur-assaillant ? Les réponses sont aussi simples qu'énigmatiques car la façon de s'y prendre trouble. L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford est une marche funèbre aux accents poétiques. Comme ses personnages face à la mythologie qu'ils charrient, le film est littéralement fatigué. De sa photographie austère sublime (Roger Deakins, fournisseur officiel d'images éternelles) à cette ritournelle musicale en passant par la voix-off, le long-métrage fait le choix difficile mais payant de couper tout spectaculaire et d'étirer volontairement chaque scène jusqu'à épuisement. Ça peut avoir des limites (parfois) mais la langueur devient très souvent force d'attraction, et la vérité nue n'est jamais plus envoutante que quand on la décrypte sur visage de ses messagers.
La caméra ne s'est peut-être jamais autant attardé sur le visage de Brad Pitt pour traquer des signes (ou l'immortaliser). Ils sont là, ils arrivent par grappe et imprévisibles : sauvages puis tendres puis jovials puis graves. En poussant l'interprétation, on voit bien ce qui a pu exciter le comédien à l'idée de se glisser dans la peau d'un individu écrasé par son propre reflet. Qui ne connaît pas Brad Pitt ? Simples spectateurs ou cinéphiles, le visage de la star est familier de tous. Mais comme pour Jesse James, qui cherche vraiment à connaître l'homme derrière la machine à fantasmes ? Il n'est donc pas surprenant de voir Pitt livrer l'une de ses prestations les plus riches, à elle-seule un mystère qu'on ne se lasse pas de décortiquer.
N'allez pas croire qu'on se fiche de Casey Affleck, loin de là. Son jeu étrange et minimaliste se fond à merveille sous le haut-de-forme de Robert Ford, personnage finalement plus accessible et donc proche du spectateur. Un revirement complet parfaitement conscient et assumé de la part de Dominik (également au scénario), c'est au travers des affects de Ford que le film évolue pour sonder les maux d'un mythe au bout de la route, esquinté, paranoïaque, seul avec ses pensées. En parallèle, on mesure la prise de conscience progressive d'un adorateur désabusé qui n'aura jamais prise sur l'objet de son affection (comme tout le monde). Ce qui devient encore plus flagrant dans son dernier acte, de loin le plus démoralisant alors qu'on assiste à ce cruel jeu de substitution entre réalité et fiction. D'ordinaire, la victoire d'une bonne histoire réconforte. On oublie trop souvent ce qu'une histoire vraie peut avoir de beau. Andrew Dominik le rappelle fort bien.
je l'avais vu il y a longtemps et j'avais bien aimé. Donc je me suis dit tien je vais le re regarder. Catastrophe je me suis endormie au bou de 2h, c'est long mais long ...
Primo, je n'ai strictement rien compris, le film est brouillon au possible, au bout de 20 min j'ai perdu le fil de cette succession de scènes sans queues ni têtes, secundo, j'ai de la patience, mais là.. on est proche des caricatures des Inconnus sur les films expérimentaux avec des scènes interminables et des dialogue sans aucun intérêt....
quand un film est pénible à regarder, qu'il est incompréhensible, qu'il passe d'une scène à l'autre en occultant 6 mois par 6 mois, c'est impossible!! Enfin le jeu des acteurs est lourd.
Le réalisateur essaye avec peine de faire croire que lorsque Jesse James est dans la place l'ambiance est lourde et flippante... mais il n'en ai rien, ça ne prend pas, surtout qu'on voit surtout que ce type tue uniquement les gens désarmés, qu'il tire dans le dos ou que sa cible se laisse littéralement exécuter... ahhh ça! on est très loin de l'ambiance de terreur qui pèse avec un Negan.
En conclusion, rien à garder dans ce film, même pas l'aspect Historique... pour ça, il aurait fallu que le film soit compréhensible....
4 546 abonnés
18 103 critiques
Suivre son activité
0,5
Publiée le 8 mars 2021
Il n'y a pas un seul moment de plaisir dans ce film. Tout d'abord aucun des personnages n'est discernable de l'autre à l'exception de Jesse et Bob. Cela inclut les femmes qui sont facilement confondues les unes avec les autres. Bob Ford par Casey Affleck est un pleurnichard sans aucune qualité rédemptrice. C'est peut-être ce qu'il devrait être mais cela rend le cette histoire ennuyeuse. La voix agaçante d'Affleck rend la situation pénible chaque fois qu'il parle à l'écran. Nous ne sommes jamais informés des raisons pour lesquelles quelqu'un fait quelque chose ou de ce que pourrait être cette chose. Nous ne savons pas pourquoi ils se tirent dessus ou pourquoi ils ne se tirent pas dessus. Brad Pitt est le seul à avoir une performance digne d'intérêt. Sam Shepard tente également d'aider le film par sa présence taciturne. Ni Brad ni Sam ne peuvent sauver cette dinde douloureuse. Le film est au moins une demi-heure trop long peut-être même une heure ou peut-être deux heures et demie...
Andrew Dominik renouvelle et bouleverse le genre codifié et parfois poussif du western pour nous offrir une aventure crépusculaire autour de la figure légendaire de Jesse James, incarné très justement par Brad Pitt qui coproduit également le film. On connaît le dénouement tragique mais qu'importe, on se laisse emporter et renverser par cette histoire avec une distribution excellente, des premiers (Casey Affleck) aux seconds rôles (Sam Rockwell, Jeremy Renner). Le film possède également une photographie très belle et particulière de Roger Deakins, une musique et des thèmes puissants de Nick Cave et une voix off qui, tel un conteur, nous balade de scènes en scènes. Légendaire.
Il y a dans les personnages, au fond d'eux, ces plaines sauvages et immenses. Il y a un jeu permanent de dupes, cette violence ordinaire et une mélancolie profonde qui s'attache à toutes nos vies, à tous nos échecs, à tout ce que nous faisons et à tout ce que nous sommes.
L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford est plutôt un bon long-métrage dans le registre du western (et plus précisément dans celui du western crépusculaire). Le film marque grâce à un casting de très bonne qualité avec un Brad Pitt impeccable en Jesse James (personnage à la fois philosophe et inspirant mais également brutale et violent). Casey Affleck est très bien dans un rôle éclipsé par celui de Brad Pitt. Mais c'est également les seconds rôles qui sont marquants : Jeremy Renner, Sam Rockwell, Sam Shepard, Mary-Louise Parker. En revanche, le film est particulièrement long (il fait facilement deux heures et demi) et on n'échappe pas à des longueurs (des scènes inutiles ou bien inutilement longues). J'imagine que c'est volontaire afin d'être raccord avec une évolution des personnages spoiler: (Robert Ford passant progressivement de l'admiration à la détestation de Jesse James) et des prises de décisions qui se font dans la durée. Mais il n'empêche que le film est longuet.
"l'assassinat de Jessie James..." ou "la mort de la version américaine de Jules Bonnot".
C'est pas un western, c'est un biopic d'un cow-boy, nuance !
Bon ben on essaye de nous faire croire que Robert Ford n'est pas un gars digne d'honneur mais un assassin tandis que Jessie James, c'est lui le héro viril et de prestige..et qu'il n'a pas pu se faire descendre vulgairement... Il a réussi une TS par personne interposée pour devenir un légende immortelle...
Bon le gus il a tout de même pillé des banques, des trains et liquidé 17 personnes... C'est pas à proprement pparler un mec bien... Même en étant fils de pasteur...
Les amateurs de westerns se sentiront piégés: nous avons droit ici à deux heures quarante à passer entre ennui et torpeur, à observer la fascination du réalisateur pour le personnage de Jesse James, ou alors pour Brad Pitt, ou pour les deux à la fois peut-être. Nous sommes invités à contempler et admirer la personnalité du bandit de far west dans les derniers mois de sa vie, avant qu'il ne se fasse trouer la peau par son cousin comme indiqué dans le titre, d'une manière peu spectaculaire qui plus est. Deux plombes à attendre pour voir Pitt ajuster un cadre au mur et l'autre charlot lui tirer dans le dos. A part ça pas grand chose à signaler, un ou deux meurtres entre losers sans intérêt, une attaque de train par le gang mais sans action ni moment de bravoure,mais juste un sentiment de malaise. Aucun intérêt donc.
La première impression après avoir vu ce film-fleuve (2h40 pour une scène de meurtre de quelques minutes) est qu’il est envoûtant. Par son rythme lent, sa beauté, ses ralentis, sa mélancllie et ses regards, ses légers sourires magnifiquement interprétés, et pas que par Brad Pitt. Le temps est dilaté puis resseré, les décors sont immenses puis intimistes, tout est fait pour donner une profondeur et une esthétique grandioses. Un curieux western, atypique, mais parfaitement réussi.
Il faut un peu de temps pour se laisser absorber par le film, pour accepter confortablement son rythme lent, pour être séduit par un style comme engourdi par la prescience d'une fin tragique. La première partie est loin d'être palpitante avec sa narration fragmentée, quelques scènes d'un intérêt relatif, un côté décadent sans que l'on comprenne trop bien pourquoi. Et puis la mayonnaise finit par prendre, soutenue par la réalisation léchée d'Andrew Dominik, par la photo magnifique de Roger Deakins, par la musique envoûtante de Nick Cave et Warren Ellis. On laisse la logique de côté et on bascule de plus en plus agréablement dans un western atypique, plus psychologique et poétique que tourné vers l'action, un western crépusculaire, hanté par la mort et par la fin d'une époque, où la légende et la réalité se confrontent dans un univers vaporeux et douloureux de désespérance. Étonnant portrait de Jesse James en héros à la fois dépressif, fantasque et morbide, qui semble orchestrer, en maître manipulateur fatigué, son propre suicide. Extraordinaire Brad Pitt, dans un de ses rôles les plus sombres (prix d'interprétation au festival de Venise 2007). Face à lui, Casey Affleck révèle son talent en campant un Robert Ford tout en nuances et en tensions. Le dénouement de la relation entre ces deux personnages, quand il s'agit de "tuer le père" pour espérer exister, est superbe. Et l'épilogue, ouvrant la réflexion sur la réécriture de l'histoire, sur les mythologies populaires, est très intéressant. Bref, ça valait le coup de patienter.