La Hammer, on le sait, s'est essayé à plusieurs genres : l'épouvante gothique (le Cauchemar de Dracula, Frankenstein et le monstre de l'Enfer...), le film satanique (les Vierges de Satan, une Fille pour le diable), le film d'aventure (la déesse de feu, la déesse des sables, Un million d'année av J.C), la science fiction (Quatermass Xperiment)… Son unique incursion dans le péplum se fait sans que l'on ne perde de vue sa patte.
L'histoire du film s'inspire du personnage historique Boudicca, reine bretonne s'étant révoltée contre les romains. Le film suit cette intrigue, mais en s'affranchissant de la plupart des faits historiques. Cela n'est pas un problème bien grave dans la mesure où l'histoire s'avère suffisamment prenante pour éviter l'ennui. La version française permet de corriger les erreurs de la version original (où le dieu des bretons s'appelait rien que moins... Zeus !) et offre des voix plus matures et des dialogues mieux travaillés.
Les acteurs sont convaincants et bien qu'on ne nage pas dans le faste hollywoodien, la mise en scène de Don Chaffey (Jason et les Argonautes, Un million d'années av J.C) se révèle soignée et très bien menée. Parmi les scènes mémorables, on note la course de chars, l'incendie de la maison royale et la bataille finale entre les romains et les bretons qui constitue un beau morceau de bravoure.
En fin de compte, même s'il tient difficilement la comparaison face aux géants hollywoodiens du genre Cléopatre ou Quo Vadis, la Reine des Vikings demeure un très bon spectacle et une réussite dans le genre péplum, bien meilleur que certains péplums italiens fauchés et sans scénarios passionnants. Un des meilleurs films de la Hammer. Et si on creuse un peu, on peut aussi le voir comme un film dénonçant le non-sens de la guerre comme en semble témoigner la fin.