Daniel Duval est un acteur attachant. Avec son film il nous plonge dans les méandres de son enfance douloureuse. Une uvre personnelle donc, trop sans aucun doute. On pense immanquablement au Grand Chemin de Jean Louis Hubert tant les sujets sont proches et lon se dit quil était difficile de faire mieux. Car malheureusement ici la mayonnaise ne prend pas. Faute de savoir faire vraisemblablement. Le montage est anarchique : combien de scènes semblent coupées ou inachevées. Le rythme est poussif, alternant scènes de genre agraires à des scène plus intimistes sans réelle cohésion ou organisation. Et les acteurs sont absents, voire même canalisés, dans tous les cas peu crédibles. Rouve semble ne pas oser bouger, Anne Brochet est un brin décalée, Podalydès donne limpression dêtre là pour toucher son cachet et Deutsch fait ce quil peut. Deux sauvent ce triste constat : le jeune Raphaël Katz et aussi la formidable Annie Girardot qui malgré peu de scènes vient illuminer cette histoire. Ces deux là nous offrent quelques beaux moments teintés de poésie et de charme jusquà un final presque magique. Mais attendre une heure quinze pour sortir de lapathie cest trop ! Lautre grande qualité de ce film est la bande originale de Vladimir Cosma. Sa partition donne du relief et offre au film ses seuls moments dintensité.
De bons acteurs avec J.P. Rouve et Anne Brochet convainquant dans leurs interprétations dagriculteurs. Egalement D. Podalydès en maître décole sévère des années 50, et R. Katz, ressemblant fortement à Pépino des Choristes, est un gamin attachant. De jolis décors de campagne pendant la période des travaux des champs accompagnés de la douce musique de Vladimir Cosma (Le grand blond avec une chaussure noire, 1972). Bref tous les ingrédients nécessaires à la réalisation dun bon film émouvant mais pourtant, non ! Le déroulement est plat, trop linéaire, lhistoire navance pas et on sennuie. De plus certains éléments ne sont pas exploités jusquau bout, donc pas de profondeur et aucune morale. Il faut être ému mais sans en comprendre la raison ! Un peu trop facile... Finalement je nai pas adhéré à la simplicité du scénario mais néanmoins, on peut être touché par la qualité de la réalisation.
Tout de suite, j'ai aimé le petit. Ignoré de ses premiers parents dès sa prime jeunesse, le regard sur lui ayant été quasi-nul, l'obligeant à s'inventer son monde à lui, il a forcément beaucoup de mal imaginer qu'on l'aime un jour. Daniel Duval a très bien rendu cet aspect-là, tout l'intérêt est de rendre Pippo acceptable pour la communauté, le spectateur en ressent le besoin... Le rythme de la pendule, les longs silences marquent la progression, Jean-Paul Rouve fait ce qu'il peut, Anne Brochet avec sa gueule de carême est crispante, la caricature du curé tout-puissant et de l'instit'à peine exagérée (ça donne envie de tordre le cou à tous ces vieux c... irascibles qui broient toute créativité). "La sorcière" Annie Girardot met un peu de baume sur les plaies... Ouf, les dernières images desserrent l'étau. Une petite pensée à tous ceux qui doivent faire avec une enfance très bousculée...
Un film malheureusement un peu lent et monotone. Pas beaucoup de rebondissements, peu de musique, pas assez de rythme...Malgré de belles intentions et un gamin vraiment "trognon" , on s'ennui ferme pendant 1h30. Juste quelques moments agréables en revoyant certains objets et des situations vécues dans notre enfance : pas suffisant pour sauver le film de la noyade !