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soniadidierkmurgia
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4 185 critiques
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4,5
Publiée le 6 décembre 2014
"Ce cher Victor" est le premier film de Robin Davis ancien assistant de Georges Lautner qui n'en réalisera que six, se recyclant dès 1989 dans la réalisation télévisuelle. Ce petit conte cruel nous ramène à une époque pas si lointaine où les pensions de retraite étaient si maigres que la solution de la colocation était souvent de mise. Notre nouveau millénaire très prompt à habiller tout de rose a donné une connotation très branchée à la colocation en axant son image sur les jeunes de toutes nations désireux de mener leur projet personnel dans les grandes villes européennes. "L'auberge espagnole" de Cédric Klapisch (2001) s'est chargée de graver durablement cette image d'Epinal dans l'inconscient collectif. Robin Davis en 1974 nous montre une toute autre vision du phénomène justifié uniquement par un manque criant de moyens pour se loger dans un Paris qui commence déjà à rejeter ses classes populaires hors de ses murs. Au-delà du contexte qui explique beaucoup de choses, se délite une cohabitation devenue un poison lent pour deux caractères que tout oppose et dont on pressent très vite qu'il faudra qu'elle explose. Victor véritable despote (Jacques Dufilho) à trouvé chez Anselme (Bernard Blier) le réceptacle parfait de ses humeurs le plus souvent massacrantes qui finissent presque toujours en humiliation pour un Anselme docile transformé en femme de ménage non rémunérée. Un tel jeu relationnel tourne fatalement au massacre s'il se prolonge trop longtemps. C'est ce qui va se passer sous nos yeux via la révolte sournoise et impitoyable de la victime désignée. spoiler: Cette rébellion invisible qui prendra la forme du corbeau va révéler un Victor malade mental dont Robin Davis nous avait progressivement dévoilé les fêlures . Le scénario très habile joue tout à la fois sur les gammes du drame intimiste et du suspense avec un sentiment de malaise qui ne nous quitte jamais tant la souffrance de ces deux pauvres êtres solitaires fait peine à voir. Mais ce film déchirant ne serait rien sans ses deux acteurs qui se renvoient la balle sans jamais essayer de tirer la couverture à eux. Notamment un Bernard Blier caméléon qui parvient à faire oublier la superbe qu'il arbore dans la plupart de ses rôles de hâbleurs fats et chafouins. Les deux monstres sont admirablement secondés par la grande Alida Valli sublime en cantatrice de seconde zone qui tente dangereusement de jouer l'arbitre dans ce duel à mort. Un film de très grande tenue sans doute aussi fort que "Le chat" de Pierre Granier-Deferre (1971) qui aborde la même thématique sur le mode plus classique du couple passant de la passion à l'usure et enfin à la haine sur fond de plongée dans les affres de l'alcoolisme.
Ce cher victor, je fais la même remarque que les autres internautes qui l'ont vu tardivement, c'est quoi ce petit bijou. Un film de 1975, l'ambiance du marché ouvert et les derniers hippies dans la rue. L'histoire de ce vieux couple, deux hommes qui passent leur temps à se bagarrer. C'est très morose mais c'est tellement bien interprété, un véritable chef d'oeuvre, un vrai petit bijou.
Un bien curieux film qui mérite 2,5 étoiles tellement il est curieux. Pas vraiment une comédie, pas vraiment un drame, oui...une comédie dramatique peut-être ? Ça gueule vraiment un peu trop (Victor), mais comme toujours le grand Blier sauve le film et cette histoire du désastre. D'ailleurs on a envie de lui botter le derrière à cet infernal Victor ! Le casting est celui habituel de cette époque, vraiment je reste perplexe devant ce film...mais ça se laisse regarder.
Ce film peu connu ne manque pas d'intérêt par son analyse psychologique..."comme la plume au vent, femme est volage". En répétant cet air de Rigoletto de Verdi, inspiré du "roi s'amuse" de Victor...Hugo...ce cher Victor n'imagine pas que cela aurait pu s'appliquer à sa chère Louise décédée huit ans auparavant...D'ailleurs son épouse était probablement très fidèle. Néanmoins Anselme , humilié par son compagnon Victor, se vengera en lui faisant croire qu'il était cocu. Par des messages anonymes d'un sinistre corbeau, lui même Anselme, qui signe S. Puis par un gentil canari jaune qu'il a tué et déposé sur le rebord de la fenêtre.
J'ai aimé ce face à face de 2 géants du cinéma français. Sauf que Dufilho gueule un peu trop dans ce film. C'est bien filmé et le suspens est grandissant. Que mijote Anselme ?