Loin des superproductions américaines qui s’affichent depuis quelques semaines dans tous les complexes cinés, on trouve des petits films sympathiques qui sentent bon l’air frais. « Randonneurs amateurs » fait partie de cette deuxième catégorie. Léger, ce petit feel good movie se veut divertissant sans pour autant nous en mettre plein la vue. Rempli de bonne humeur, il saura contaminer ses spectateurs le temps d’un instant.
Ken Kwapis n’en pas un novice en matière de réalisation. C’était déjà lui qui mettait en scène « Ce que pensent les hommes », « Miracle en Alaska » ou encore « Permis de mariage » mais malgré cela, nous ne connaissions pas vraiment son cinéma avant de le suivre sur les sentiers de son dernier film. Basé sur le roman de Bill Bryson, le personnage principal de son film, il nous conte comment deux septuagénaires vont prendre la route pour 3500 Km de marche.
Ce qui nous a attiré ? Le plaisir de retrouver deux monstres sacrés du 7ème, à savoir Robert Redfort et Nick Nolte. Nul besoin de les présenter, la lecture de leurs noms doit forcément vous évoquer quelques grands films mémorables (et celui-ci n’en fera peut-être pas partie…). On appréciera aussi retrouver Emma Thompson qui, malgré un rôle discret, trouve sa place dans cette histoire correcte.
Le retour des deux briscards fait un bien fou. Aperçus çà et là ces dernières années, réunir le tandem dans un long-métrage était une brillante idée car, il faut le dire, la complicité entre Redfort et Nolte est savoureuse à souhait ! Canailles, drôles, atypiques, nos deux septuagénaires font le show pour notre plus grand bonheur. Radicalement opposés, ils sauront nous amuser par leurs échanges complices et leurs répliques parfois osées. On marche aux côtés de deux amis (dans la vie comme à l’écran), et on apprécie le moment… sans réfléchir, sans rien attendre, juste en profitant.
Après, le casting n’est parfois pas suffisant pour faire d’un film un petit bijou et c’est bien là le problème. Après un décollage tonique, le film prend un rythme de croisière pépère avant de piquer du nez… sans pour autant s’écraser. A l’image des deux acteurs qui ont vieilli, l’histoire plane gentiment et ne prend pas de grands risques. « Randonneurs amateurs », « Youth », même combat ? D’un certain côté oui… On prend deux figures emblématiques du cinéma et on les place dans une situation rocambolesque qui offre un joli ping-pong amical et artistique. Par contre, là où Paolo Sorrentino nous entraînait dans une réflexion sur le temps qui passe, Ken Kwapis ne fait que l’aborder en surface sans permettre une introspection de la part de ses personnages. C’est sans doute le sentiment général du film : c’est joli, mais çà manque de profondeur…
Si l’on rit de bon cœur et que le divertissement est total, on peut aussi tomber dans quelques clichés et dans une histoire un peu trop conventionnelle.
Pire, on est arrêté au milieu de notre périple qui pourtant avait bien commencé. On serait bien resté un petit moment encore dans ces décors somptueux car
la randonnée est un joli prétexte pour nous faire découvrir l’immensité des paysages verts des Appalaches, moins bien connues que les célèbres Montagnes Rocheuses et qui pourtant, valent vraiment le détour !
On reviendra à notre réalité en se disant que si on n’a pas perdu notre temps, nous n’avons pas gagné non plus le ticket pour un grand film bouleversant. Si vous aimez les deux comédiens Robert Redfort et Nick Nolte, vous vous attendrissez et les suivrez avec plaisir. Sinon, passez votre chemin et préférez d’autres grands sentiers plus balisés