Bobby " King".
Il était peut-être écrit dans les astres que les Kennedy étaient nés pour devenir des martyres ! Après la présidence écourtée de JFK par Lee Harvey Oswald (enfin, c'est une des hypothèses...), un jour de novembre 63 à Dallas, c'est au tour de son frère Bobby... de se faire trouer la peau. Emilio Estevez (le fils de Martin Sheen) nous fait revivre toute la journée des primaires, au sein du QG de Bobby dans le majestueux hôtel Ambassador de Los Angeles, le 5 juin 68, capitale pour l'ancien ministre de la Justice démocrate, qui se mesurera probablement à son opposant républicain, dans la dernière ligne droite pour la présidentielle. Ce qui intéresse l'acteur-réalisateur, plus que l'issue fatale, c'est le climat nauséabond d'une Amérique caractérisée par son manque, ou plutôt, son absence de tolérance. Il faufile sa caméra dans les couloirs de l'Ambassador, où les langues se délient; en effet, ce microcosme est représentatif de l'espoir que les Américains mettent en Bobby... la providence tant attendue... Deux mois auparavant, le 4 avril, Martin Luther King était assassiné à Memphis. Une semaine plus tard, la loi "contre les principales discriminations frappant la population noire" était votée. Dans la continuité de l'idéologie du Prix Nobel de la paix (en 64), "RFK" centrait toute sa politique sur la paix et la justice, pour l'union et la réunion des différentes origines de la population US. Emilio Estevez dresse de merveilleux portraits, aidé par un casting royal: Anthony Hopkins (le portier), Laurence Fishburne (le chef cuisinier black qui se prend d'amitié pour un de ses cuistots hispaniques), Martin Sheen (un partisan démocrate),... Pour l'anecdote, le premier a été Nixon pour Oliver Stone et, les deux autres se retrouvaient au générique de "Apocalypse now" de F. F. Coppola, au coeur des ténèbres de la Guerre du Vietnam; deux farouches "adversaires" de Bobby. Ses apparitions à l'écran sont celles du vrai, par l'entremise d'images d'archives. Lors du