Vol 93, 2006, de Paul Greengrass, avec J.J.Johnson, Polly Adams, Khalid Abdalla, et Ben Sliney, le véritable responsable de la sécurité aérienne de la côte Est, qui venait de prendre ses nouvelles responsabilités au matin du 11 septembre 2001, et qui joue donc son propre rôle. Reconstitution de ce que l’on suppose avoir été le vol United, qui s’est écrasé dans un champ de Pennsylvanie, après 35mn de vol, alors qu’il était programmé pour se crasher sur la Maison Blanche. Les tours du World Trade Center sont déjà en flammes lorsque les passagers du vol 93 organisent une rébellion contre les 3 terroristes qui ont déjà tué le commandant de bord et son second, et poignardé un passager. Ce qui frappe, c’est la facilité avec laquelle ces « fous de dieu » commettent leur crime, leur côté somme toute très ordinaire et leurs outils très rudimentaires (fausse bombe, cutters…rien de plus, hors leur détermination). L’astuce du cinéaste est de nous faire vivre la catastrophe sans définir de héros, de personnages principaux, de nous laisser dans le « transport de masse », anonyme, et d’autant plus réaliste. Plus qu’à la dénonciation d’erreurs éventuelles ou de failles (il règne un grand bazar partout, lors de la prise de conscience des détournements : contrôle aérien, armée, sécurité etc.), c’est l’effroyable vulnérabilité de notre monde que pointe le film, et l’impossibilité a priori d’empêcher de telles attaques kamikazes.