En soi, le film est parfait, bonne mise en scène (mais Greengrass devrait faire attention, à systématiquement filmer à la sauce réaliste et documentaire, que ce soit les émeutes irlandaises du Bloody Sunday, un film daction hollywoodien ou un détournement davion(s), il va finir par dénaturer ses oeuvres en leur imposant un automatisme formel), montage percutant, aucun héroïsme chauvin, pas racoleur, simplement des gens qui veulent sauver leur peau, progression irrémédiable de la tension jusquà une scène finale terrifiante. Le noir après, et ladrénaline qui redescend, le silence et lhorreur. Quelques cartons mettent gentillement le gouvernement Américain et larmée en cause pour leur manque de réactivité. Générique.
Maintenant, avec tout ce que lon sait sur les événements, et surtout sur limplication totale du gouvernement U.S. dans les faits, le film se pose un peu comme de la dentelle sur un chauffage, un énième hommage aux victimes. Le propos de Greengrass est, certes, de ne pas fustiger les reponsabilités des dirigeants et de livrer un film-dossier sur le 11 septembre, sen tenant à un huis clos forcément à moitié subjectif, mais devant une sorte de telle « candeur », on se dit que le film aurait très bien pu se dérouler nimporte quand et se contenter de relater un détournement « ordinaire ». Encore une fois, le sujet de Greengrass est de montrer les faits et rien dautre, mais 5 ans ont passés, des choses ont été dites et révélées, scandaleuses et atroces. Bien sûr, en date du 11 septembre, les vraies causes et motivations des attentats nétaient pas connues, et le film peut tirer parti de cette « ignorance » et légitimiser sa neutralité, mais personnellement, jai eu du mal avec cette forme de « détachement ». Cest un peu comme filmer le Titanic sans liceberg, le Watergate sans Nixon, le G8 à Gênes sans la présence policière sur-proportionnée et répressive. En conséquence, le film ne semble rien apporter, aucune réflexion, aucun recul, et se voit com