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benoitparis
114 abonnés
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3,5
Publiée le 13 avril 2012
Un film de propagande qui aborde un phénomène suffisamment complexe pour éviter le manichéisme habituel du genre. « Les enfants d’Hitler » ne traite pas expressément du phénomène de persécution des minorités poursuivies par le régime nazi, mais plutôt de l’enrégimentement de l’ensemble de la population allemande, à travers celle de sa jeunesse. On voit en fait une véritable analyse et dénonciation du phénomène du totalitarisme, dans la continuité de ce qu’avait initié Orwell. Les facilités du style hollywoodien (le sentimentalisme en particulier, et surtout une désignation un peu naïve du masochisme ou du grégarisme des victimes) ne sont pas évitées, mais l’œuvre est à un niveau d’ambition inhabituel.
Certes il sagit là dun film de propagande, pour la bonne cause cela va sans dire, donc le récit ne sembarrasse pas de subtilités. Au moins la démonstration est elle efficace, et Dmytryk montre un certain savoir-faire dans la mise en scène, il flotte même sur ce film un climat paranoïaque des plus inquiétant, que vient contrebalancer une note despoir.
Au contraire anti propagande - pour ceux qui n'auraient pas tout compris - ce film joue la cause de la démocratie en tolérance zéro et du fait qu'une dictature en remplace l'autre: La nature a horreur du vide et malgré le thème ambigu, on est séduits par un long-métrage pas sans défauts, mais certainement à classer parmi les classiques du genre.
Il ne faut pas passer par quatre chemins pour se rendre à l'évidence : ce film prône l'anarchisme et l'universalisme politique en nous donnant des pseudos-leçons sur le principe de la liberté. Son réalisateur veut parfaire son message en véhiculant par le biais du nazi idéaliste incarné par Tim Holt une opinion, très surprenante d'où part les engagements idéologique d'Edward Dmytryk (qui, bizarrement, défend la religion au cours du film), visant à privilégier une société idéale dénuée de frontière où l'homme est universel (cf le discours final). Cette critique du totalitarisme se veut très virulente car chaque homme (même les nazis) a besoin de liberté, aussi infime soit-elle, pour vivre heureux et épanouis (la notion de liberté est donc indispensable pour l'épanouissement humain, même dans un régime où les règles sont très strictes). Il y a aussi une dénonciation de l'embrigadement forcé de la jeunesse allemande qui se voit extirper sa liberté très tôt. Seul défaut : Qu'un réalisateur communiste se permette de donner des leçons sur la liberté, je trouve ça indécent. Légèrement mieux que ''lune de miel mouvementée'' mais pas exempt de défauts.