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Eric C.
241 abonnés
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3,0
Publiée le 14 juin 2017
Film atypique, drame romantique, film d'époque où l'action et les costumes sont mis au second plan, le film étant centré sur les sentiments amoureux des protagonistes. Un vieux médecin raconte l'amour de sa vie, amour d'enfance impossible par la différence de classe sociale. Cette femme se laissera mourir d'amour alors que son mari tombera amoureux d'une mystérieuse et très belle maître d'armes à la française, Monica Bellucci. Film qui souffre parfois d'un traitement low cost façon téléfilm et de trop de verbiage même si c'est sa singularité de parler et d'analyser les sentiments amoureux. Les scènes de Monica Bellucci avec Léon illuminent ce film un peu terne par sa beauté, sa présence et son talent. Un film méconnu à découvrir avec un très beau rôle pour Monica Bellucci.
"J'ai passé ma vie à aimer une femme, qui elle en aimait un autre, or celui-là ne l'aimait pas car il aimait une autre femme qui ne lui fit jamais savoir s'il l'aimait." Autrement dit, toute une tragédie en perspective, que bien des cinéastes nous auraient rendus indigeste. Reste qu'avec Isabel Coixet, les tragédies se transforment en drames, c'est à dire que l'action n'est pas mise au poids de la fatalité. Et que plus que l'émotion du spectateur, c'est la sensibilité des personnages qui importent. Comme le dit si bien le personnage principal, Léon : "on dit qu'exprimer avec des mots, la douleur devient plus tangible." C'est toute la force des films de la réalisatrice espagnole: ne pas oublier que si le cinéma est arrivé avec l'image, la parole n'a pas moins d'importance. Nous voilà ainsi plongé dans la mémoire du principal protagoniste, là où les souvenirs ne s'effacent pas et où l'amour à des airs d'absolu. C'est à dire à l'inverse de son frère, qui prend toujours le même plaisir à lire et relire "La Divine Comédie" qu'il est incapable de mémoriser par cœur, et au contraire de Valeiri qui préfère l'action à la parole et la succession des amants à l'amour fidèle. A l'heure de nous quitter, Léon nous confit : "J'ai passé ma vie à regarder le ciel et jamais je n'ai vu deux nuages identiques, c'est ainsi que je veux mourir : en regardant les nuages et en cherchant la question à une réponse que je ne connait pas." Une sorte de testament dont on peut tirer une analyse toute cartésienne : il nous fait part des limites de son entendement, alors qu'il s'en va admirer le ciel, étendue aussi vaste que notre volonté, surtout lorsque l'on désir une seule personne. Au milieu de ce champ des possibles, il nous fait part de la toute puissance de sa volonté qui transforme les nuages comme ses souvenirs en "chapes de plombs", en "voiles de cristal" ou en "nuages amour source de toutes les guérisons" selon l'humeur. Malheureusement méconnu, ce film mérite d'être vu.