J’avais vu le deuxième épisode de ce diptyque, lequel ne m’avait pas vraiment enthousiasmé, alors j’ai regardé le 1, lequel avait un casting de haut vol, et promettait donc beaucoup. Le résultat laisse dubitatif.
Alors certes il y a une belle galerie d’acteurs, mais enfin, je ne suis pas certain que pour leur confier les rôles dont ils héritent il y avait besoin de sortir des noms si connus. Ce Mise à prix propose en effet une galerie de personnages certes truculents, mais dont les exagérations caricaturales, les profils très ressemblants (ils sont tous dérangés, là-dessus pas de souci), finissent par laisser interrogateur. Pour ma part le film, et le casting en souffre directement ressemble beaucoup à une sorte de caricature de film de Tarantino. Déjà que le cinéma de Tarantino a un certain côté parodique, alors on peut imaginer le résultat de Mise à prix qui ne parvient guère à utiliser toute la palette de talent de ses acteurs réduit à cabotiner. Liotta s’en sort pas mal, Affleck sauve la mise, et Alicia Keyes montre qu’elle n’a aucun talent d’actrice.
Le scénario est très simpliste au final. Le final est moins surprenant que dans le deuxième film, et on ne pourra guère compter sur l’épaisseur de l’intrigue. Le rythme est là, mais la tonalité est décevante. Le délire est moins assumé que dans le deuxième film, il y a beaucoup de scènes un peu trop longues et inutiles, les scènes d’action n’ont rien d’exemplaire, bref, Mise à prix se veut tapageur, mais les vrais bons moments sont tout de même assez rares. Reste le final, attrayant bien que pas très surprenant, et quelques séquences roublardes qui sauront retenir l’attention.
Sur la forme Carnahan nous sert un cinéma punchie certes, mais qui fait plus de bruit que d’étincelles. Mise à prix trouve par moment un équilibre sympathique entre violence, humour noir, et style nerveux lorgnant vers Rodriguez ou Tarantino, mais l’ensemble n’est pas pleinement maitrisé sur la durée, et j’ai eu le sentiment que visuellement Mise à prix offrait quelque chose de prometteur, mais un peu trop maladroit pour pleinement convaincre. A mon sens Carnahan a voulu en faire un peu beaucoup, et il tend de fait à recourir à des effets de style abusifs ou à faire trainer en longueur certaines scènes copiant en cela Tarantino. Musicalement ce n’est pas tonitruant, de même que sur le plan de l’action on reste un peu sur sa faim.
Pour ma part le verdict est clair : ce premier épisode en dépit de son casting de choc n’est pas une réussite. Ça se veut violent, incisif, badass, mais ce n’est clairement pas assez solidement bâti et suffisamment attrayant sur le fond pour convaincre. Au cinéma ça saoule vite de voir des grosses machines tapageuses, et il faut un soin de tous les instants pour les rendre divertissantes et faire adhérer le public. Un délire doit être maitrisé pour accrocher, et sinon il y a un risque de passer à côté. 2.